vendredi 23 avril 2010

Justice dévoyée, une garantie « constitutionnelle » d’impunité

Justice dévoyée, une garantie « constitutionnelle » d’impunité

La constitution 1/75 du 15 avril 1975 stipule en son article 7 «Aucun membre du comité central (du PDG) ne peut être poursuivi, arrêté ou détenu qu’avec l’autorisation du bureau politique ou du président fondateur … ». Au Gabon quand on est membre du comité central, on y est avec toute sa famille, femmes, enfants, parents et … ancêtres. Ensuite tous les membres du régime, de l’oligarchie sont membre du comité central. On ne peut pas occuper la moindre fonction dans l’administration ou dans des sociétés d’Etat sans être membre du comité central du PDG, et c’est toujours d’actualité. C’est donc toute la classe dirigeante du régime de Bongo qui est garantie d’impunité.

Une telle loi qui consacre le règne de l’impunité, déjà criarde à l’époque, a ouvert la voie à tous les abus. Quand la garantie d’impunité devient constitutionnelle, alors tout espoir de justice est définitivement exclu. Lorsqu’un citoyen «ordinaire» avait affaire à l’un d’eux, c’était l’injustice la plus criarde à son égard. Pour un oui ou pour un non, on pouvait se faire violer, violenter ou assassiner par les barons du régime ou par leurs protégés sans qu’il y est une suite quelconque en justice. On pouvait se faire exproprié d’une maison ou d’un terrain sans la moindre indemnité de la part du baron du régime. On a vu des assassinats pour des motifs idiots, d’autres pour s’approprier une copine que l’un d’eux convoitait. Cette situation est toujours d’actualité au Gabon, malgré la «démocrature» instaurée depuis 1990.

Il existe au Gabon une constitution libérale sur le papier depuis 1990. Mais celle-ci est remaniée au gré du vouloir du dictateur. Il existe aussi en théorie une justice indépendante. Mais la violence d’Etat et l’impunité de ses ténors sont tellement encrées dans les institutions chargées de l’application des lois à un tel point que tout remède judiciaire est voué à l’échec.

Le système est tellement pourri que le secteur judiciaire est un repère de criminels qui se servent de la loi pour régler des comptes à des ennemis personnels ou à des adversaires du pouvoir. Là aussi les principales responsabilités du pouvoir judiciaire sont confiées à des membres de la famille de Bongo.

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