mardi 19 octobre 2010

Prisons d’Afrique, François Soudan,

publié le 08/02/2010 par Jeune Afrique.
Depuis cinquante ans, Jeune Afrique entretient avec ses lecteurs un lien unique, souvent passionnel et toujours affectif. On nous écrit pour se plaindre ou s’enthousiasmer, féliciter notre travail ou le critiquer, dénoncer une injustice ou rêver à un monde meilleur. Et on nous écrit, parfois, comme on jette une bouteille à la mer. BBY m’a transmis l’autre jour l’un de ces messages de naufragés de la vie, à lui adressé, qui nous laisse à la fois pantois et terriblement impuissants. Il émane d’un condamné à perpétuité de la prison de Kondengui, à Yaoundé, au Cameroun. Celui qui signe « le détenu Sylvestre Ottou, quartier No 8, cellule No 93 » purge depuis un quart de siècle une peine incompressible pour un meurtre commis lors d’une altercation, alors qu’il était encore mineur. Il ne demande rien, seulement qu’on écoute le récit de sa détresse : « Je suis nu, je crève de faim, je n’ai pas d’argent pour motiver un avocat, j’ai perdu presque toute ma famille, je souffre gravement. C’est vrai, j’ai poignardé mon adversaire lors d’une bagarre, mais que votre compréhension m’excuse car je n’avais que 16 ans à l’époque. Je ne sais pas où et par qui Dieu m’ouvrira ses portes. C’est la première fois que j’écris. Dans mon pays, c’est chacun pour soi et tant pis pour les pauvres. » Régulièrement, une sœur religieuse, qui est sans doute la seule personne hors les murs à se souvenir de l’existence de Sylvestre Ottou, lui prête des exemplaires de J.A. « C’est comme ça, écrit-il, que je me suis dit du fond de ma cellule : je vais leur faire connaître mon malheur. Si cette lettre vous parvient, bien sûr. »
Elle nous est parvenue un matin de janvier 2010, postée de Yaoundé par la sœur charitable. Sa publication dans nos colonnes incitera-t-elle la justice camerounaise à rouvrir le dossier de cet homme de 40 ans, emprisonné à vie alors qu’il était à peine sorti de l’enfance ? Puisqu’un État de droit se juge aussi sur sa capacité à corriger ses erreurs et à gérer ses lieux d’enfermement, ce test-là en vaut bien un autre. Dans ces concentrés de misère humaine que sont les prisons d’Afrique, les exclus du système judiciaire oubliés à perpétuité au fond d’un cul de basse-fosse sont légion. Réhabilitation, réinsertion, libération conditionnelle… connais pas. Quel Soljenitsyne africain décrira un jour cet archipel des goulags tropicaux, pour qu’enfin cela change ?

LES CRIMES LES PLUS ABOMINABLES DE LA FRANCE

Source : Claude WAUTHIER : "quatre présidents et l’Afrique", seuil, avril 1995

Les rapports entre la France, pays de la Révolution du 14 Juillet 1789, laquelle s’est traduite notamment par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le 26 Août 1789, et ses "anciennes" colonies, de la période de l’empire à celle actuelle, des Etats Postcoloniaux demeure marquée par des exactions dont le rappel est essentiel afin que nul n’oublie, cette évocation des tueries et autres atteintes graves aux droits de la personne humaine perpétrés par un pays qui se prétend patrie de la liberté, de l’égalité et de la fraternité est une dénonciation du demi de justice dont souffrent aujourd’hui encore, les victimes.
Cette commémoration est nécessaire dans la mesure où l’Afrique endure aujourd’hui encore les conséquences de ces actes odieux, lesquels constituent en fait des indicateurs des motivations réelles de la colonisation, tragédie qui se situe dans la logique de la traite négrière dont selon le philosophe SINDJOUN POKAM, "les effets psychologiques, démographiques, économiques, culturels, politiques pèsent encore lourdement sur notre destin" Impact tribune n° 15, p.9.
Nous commencerons notre macabre évocation à partir de 1944, au sortit de la seconde guerre mondiale.
On aurait pu croire que la France, meurtrie par l’occupation allemande et qui n’en avait été libérée que grâce à l’intervention des autres pays dits alliés appuyés par les anciens combattants ferait un effort pour se réconcilier avec sa devise.
C’était compter sans le racisme viscéral des dirigeant français, sans l’adhésion de la France officielle à la thèse de GOBINEAU et de Gaétan DELAUNAY, lesquels prônent l’infériorité ontologique de l’homme noir. A peine libérée donc, la France fonce sur l’Afrique : elle entend y laver l’humiliation que lui a fait subir le 3ème Reich.
1- LES MASSACRES DU CAMP DE THIAROYE, SENEGAL, DECEMBRE 1944
Répression brutale et féroce d’une mutinerie de soldats noirs appelés péjorativement "tirailleurs sénégalais", qui réclamaient des arriérées de soldes, ils manifestaient sans armes, bilan, trois cents quatre-vingt "mutins" froidement abattus.
Voilà comment ont été récompensés ceux-là qui ont eu une contribution décisive à la libération de la France. Selon le cinéaste Sénégalais,SEMBÈNE Ousmane qui a tourné un film sur ce drame en 1988, cité par l’hebdomadaire Jeune Afrique n° 1936, du 17 au 23 F2vrier 1998, p.38, Paris "a exercé de fortes pressions sur les acteurs français pour les dissuader de jouer dans le film. Le plateau a même été survolé par des avions de la base française de Dakar".
2- SETIF, ALGERIE, MAI 1945
La police ouvre le feu sur des manifestants algériens qui réclamaient l’indépendance de l’Algérie et la libération de MESSALI Hadj, chef du Parti Populaire Algérien (PPA) arbitrairement déporté à Brazzaville quelques semaines plus tôt, bilan : plusieurs milliers d’algériens abattus
3- MADAGASCAR, DE MARS 1947 EN DECEMBRE 1948
Une brutale répression des manifestations organisées par les malgaches en quête de liberté fait selon le Gouverneur CHÉVIGNÉ en poste dans l’Ile à cette période-là 80 000 morts, avec à la clé des villages saccagés et incendiés
4- ALGERIE, DE 1954 EN 1962
L’insurrection algérienne, sous la conduite du Front de Libération Nationale (FLN) débute en 1954 ; c’est le prétexte que cherchaient les occupants français pour intensifier les actes de répression et les exactions.
Le Gouvernement du socialiste Guy MOLLET donne à cette occasion dans du piratage aérien : en effet, un avion transportant à son bord les chefs du FLN Ahmed Ben BELLA, Aït Ahmed de Mohamed BOUDIAF qui allait du Caire où le mouvement nationaliste algérien bénéficiait du soutien de NASSER, à Tunis est détourné par l’aviation française sur Alger.
C’est seulement après avoir massacré des centaines de milliers de personnes (un million selon certaines estimations) que la France a consenti de mauvaise grâce à laisser libre le peuple algérien.
Le général DE GAULLE déclarait en novembre 1960 à l’Echo d’Oran : "Nous en avons déjà tué 200 000, nous en tuons encore 500 par semaine." L’on se demande dans ces conditions quel est le barbare qui a besoin d’être civilisé ?
4- LA RATONNADE, PARIS 1961
17 Octobre 1961 : à l’Appel de la Fédération FLN de France des milliers d’algériens ont convergé vers le Centre de Paris pour réclamer l’indépendance de leur pays.
Selon René REMOND, notre siècle 1918-1968, Paris, Fayard, "la soirée est tragique : des dizaines, peut-être des centaines d’algériens sont tués, jetés dans la Seine, où l’on repêche leurs corps. Le bilan officiel fait état de 11538 arrestations, mais reste discret sur les atrocités de cette soirée."
Le sinistre Maurice PAPON, alors préfet de police de paris a déclaré à télévision française en 1993, selon libération n’avoir "aucun remords, aucun signe d’angoisse ; il a regretté son incapacité à n’avoir pu, en quelque sorte, maintenir l’ordre."
Son directeur de cabinet avait pourtant confirmé à l’historien Michel WINOCK que "la seine charriait de plus en plus de cadavres … noyés par balle." Le responsable de cette bévue monumentale, qui relève du terrorisme d’état, sera récompensé par un portefeuille ministériel sous la présidence de Valéry GISCARD d’ESTAING.
6- BIZERTE, 1961
Bizerte était une base navale où étaient installées les troupes françaises ; conduites par l’Amiral AMMAN, celles–ci répriment durement une attaque des forces tunisiennes, massacrant 700 soldats ; "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire."
7- MASSACRES AU CAMEROUN, 1945-1971
Septembre 1945 : la grosse manipulation ; le colonat regroupé dans l’Association des Colons du Cameroun (ASCOCAM) suscite des manifestations, qu’il attribue aux syndiqués. Ceux-ci s’étaient pourtant prononcés contre la grève que voulaient organiser des employés non syndiqués des chemins de fer.
Mais les colons français cherchaient déjà, conformément aux résolutions prises à l’issue des états généraux de la colonisation tenus au début du même mois à Douala, des prétextes pour tuer dans l’œuf le mouvement syndical naissant et non moins dynamique ; c’est ainsi qu’armés de revolvers, de fusils et de mitraillettes, et montés sur des voitures, les provocateurs ont mené pendant deux jours des opérations de ratissage au cours desquelles ils ont fait d’odieux cartons sur tous les noirs qu’ils croisaient. Les "forces de l’ordre" ont laissé faire.
Des pilotes français de l’Escadrille Bétune qui stationnait alors à Douala, sont montés dans leurs appareils et ont commencé à mitrailler les gens dans les rues. Le bilan de ce septembre noir se chiffre à plusieurs centaines de morts, côté manifestants.
Aucun colon n’a jamais été inquiété pour sa participation à ces massacres-là. Seul Etienne LA LAURIE promoteur avec notamment Maurice SOULIER et Gaston DONNAT du mouvement syndical et du mouvement nationaliste au Cameroun, a été jugé ; il avait dû abattre, en état de légitime défense, l’un de ces colons enragés qui était venu chez lui, armé, dans l’intention de lui "faire la peau."
Mai 1955 : Roland PRÉ envoyé pour casser le mouvement nationaliste dont le porte flambeau était l’union des populations du Cameroun (UPC), se livre à d’horribles crimes avant de prononcer, en juillet de la même année la dissolution du parti nationaliste. Ce qui a poussé ce dernier au maquis.
La chasse aux "maquisards" a donné lieu aux déplacements massifs des populations arbitrairement éloignés de leurs villages détruits par la troupe et regroupés dans les camps de concentration appelés pudiquement "zone de pacification" ; le colonel LAM BERTON et M. Pierre MESSMER en savent quelque chose.
C’est au cours de ces opérations qu’est assassiné le 13 septembre 1958 Ruben UM NYOBE le "mpodol", chef historique du mouvement nationaliste au Cameroun. En pays Bamiléké, au début de 1960, Michel DEBRÉ, Premier ministre français, qui a décidé d’entreprendre une véritable reconquête confie au général BRIAND le "viking" qui s’était taillé une triste réputation en Indochine, cette opération.
Ce dernier est placé à la tête d’une armée comprenant cinq bataillons, un escadron blindé et escadron de chasseurs bombardiers, pas moins. Que pouvaient Martin SINGAP, chef de l’armée de libération national Kamerunaise (ALNK) et ses hommes armés de sagaies ? Bilan de la boucherie : 400.000 morts des villages rasés au napalm ; ce n’est pas le pilote d’hélicoptère MAX BARDET qui nous démentira.
Le traumatisme psychologique causé par ce carnage se ressent aujourd’hui encore, et n’a pas fini de causer des ravages. Le Cameroun avait pourtant accédé à la souveraineté internationale le 1er janvier 1960.
8- ASSASSINATS DES NATIONALISTES
Le sergent André GRENARD, plus connu sous le nom d’André MATSOUA, inculqué d’intelligence avec l’ennemi, est arrêté alors qu’il était hospitalisé à Paris, transféré au Congo ou il est condamné en 1941 aux travaux forcés à perpétuités.
Le commandant de LARMINAT, Gouverneur Gaulliste du Congo le laisse mourir en prison en avril 1942. On lui reprochait d’avoir été un des premiers Africains à revendiquer pour ses compatriotes la voix au chapitre dans la gestion de l’empire.
Félix MOUNIÉ successeur de Ruben UM NYOBÉ à la tête de l’UPC a été empoisonné au thallium à Genève, le 15 octobre 1960, par William BECHTEL, un agent des services secrets français, le Service de Documentation Extérieur et de Contre-Espionnage (SDECE).
Félix MOUNIÉ meurt le 3 novembre 1960 dans un hôpital genevois. Jacques FOCCART, le commanditaire de ce crime crapuleux a dit ne pas regretter cet acte ignominieux.
Mehdi Ben BARKA, assassiné à la fin d’octobre 1965 dans une villa de la région parisienne, était l’un des opposants marocains de gauche les plus notoires. Cette affaire dans laquelle fut impliquée le service de Documentation Extérieur et de Contre-Espionnage (SDECE) n’a jamais été éclaircie, en dépit des demandes répétées de la famille de la victime.
C’est un officier français qui a donné le coût de grâce (acte ô combien symbolique !) au nationaliste camerounais Ernest OUANDIÉ condamné au terme d’une parodie de procès en 1971,alors que l’on prétendait déjà le Cameroun "indépendant".
Le Dr. OUTEL BONO, assassiné à paris le 26 août 1973 par les agents de la SDECE, était l’un des opposants tchadiens les plus en vue, et dont l’envergure faisait apparemment ombrage au président TOMBALBAYE.
9- IMPLICATION FRANCAISES DANS LES GUERRES CIVILES ET LES COUPS D’ETAT
Pourquoi la France s’est –elle cru obligé d’intervenir dans les affaires intérieures des Etats Africains ? le sociologue suisse Jean ZIEGLERnous répond quand il déclare : "le gouvernement français a partout remis le pouvoir à des groupements, partis ou clans d’hommes formés, financés, conseillés et mis en place par lui-même. Dans aucun des états francophones nés de l’ancien Empire, à l’exception du Cameroun, le pouvoir colonial ou ses satrapes locaux n’ont eu à affronter un mouvement de libération nationale armé. La plupart du temps, le transfert de souveraineté a relevé de l’acte régalien, de la gracieuseté de la faveur que le maître accorde aux anciens esclaves" vive le pouvoir ! ou les délices de la raison d’Etat, paris, Seuil, 1985.
La France s’est tristement distinguée par sa participation active aux actes antidémocratiques, violant sans vergogne la souveraineté des états qu’elle-même disait indépendants.
L’effroyable guerre du Biafra menée par le pion ODUMEGWU OJUKWU commence en mai 1967 par la proclamation de l’indépendance de la"république du Biafra" ; la France soutien cette tentative finalement avortée de division et de déstabilisation du Nigéria. Les avions de la croix-rouge transportaient non pas le matériel nécessaire à l’assistance humanitaire, mais des armes destinés aux sécessionnistes.
Dans un accord signé entre la banque Rotschild et OJUKWU, le Biafra cédait à l’établissement français les droits exclusifs d’exploration et d’extraction du pétrole, de l’or, de la colombite, de l’étain, de l’uranium et du charbon.
L’on avait retrouvé durant l’été 1960 la France soutenant les sécessionnistes Katangais menés par Moise TSCHOMBÉ. Le pillage des immenses richesses du Congo–Léopoldville était impossible avec un Patrice LUMUMBA à sa tête.
Il fallait donc lui rendre la vie dure avec les sécessionnistes du Katanga. Ce pays qui s’était déjà opposé à l’établissement des exécutifs fédéraux respectivement à Brazzaville pour l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et à Dakar pour l’Afrique Occidentale Française (AOF) était encore dans les manœuvres de déstabilisation des nouveaux états.
La France, pays de l’Occident chrétien est présente également au soudan aux côtés du régime islamiste fondamentaliste, "esclavagiste, totalitaire et agressif" de Khartoum selon l’universitaire Marc LAUVERGENE, dans une interview à chronique d’Amnesty International, n° 148, p.9, et cela contre les rebelles sudiste et chrétiens.
Le renversement et l’assassinat, en janvier 1963, du premier président de la République du Togo, SYLANUS OLYMPIO, ce dernier s’était réfugié, après l’attaque de sa résidence pendant la nuit par les putschistes dans une voiture garée au parking de l’ambassade des Etats-Unis au Togo, laquelle jouxtait le palais présidentiel.
Au petit matin, il y avait été découvert par l’ambassadeur américain Gaston POULLADA. Ce dernier a appelé innocemment son homologue français, Louis MAZOYER qui a refilé sans tarder l’information à EYADÉMA et ses Vicaires. On connaît la suite.
Le Président a été lâchement assassiné, remplacé dans un premier temps par un pion, vite remplacé à son tour par M. EYADÉMA, le véritable homme de Jacques FOCCART.
Le 18 M février, 1964, La France vole au secours de Léon M’BA déposé par des officiers progressistes de l’armée gabonaise. Il est réinstallé au pouvoir par des commandos de parachutes français spécialement dépêchés pour cette sale besogne.
C’est à cause de la France que M. Joseph MOBUTU de triste mémoire, cette véritable calamité qui a causé tans de ravages, est resté si longtemps au pouvoir au Zaïre ; en effet, les troupes françaises ont eu à y intervenir en mars 1977 et en mai 1978 contre les gendarmes katangais.
En janvier 1977 au Bénin, une tentative de coup d’état, menée par des mercenaires conduits par le tristement célèbre "corsaire de la République Française", Bob DENARD, échoue.
C’est par l’opération dite Barracuda que la France installe, le 21 septembre 1979 une marionnette appelée David DACKO au pouvoir à Bangui, en remplacement de l’empereur BOKASSA, devenu encombrant et surtout embarrassant avec ses histoires de diamants offerts à son "cher parent".
La fameuse "opération turquoise" organisée en 1994 au Rwanda et qui avait été présentée comme intervention humanitaire était en réalité en prétexte pour tenter de sauver le régime tribaliste et intolérant de Bujumbura. Les milices tribales Hutu ont pu s’adonner allègrement à leur macabre besogne, bilan : 500 000 morts.
10- SOUTIEN AU PAYS DE L’APARTHEID
La France, pays de René CASSIN, prix Nobel de la paix 1968, rédacteur de la Déclaration Universelle des droits de l’homme n’a pas ménagé son appui aux régimes racistes de John Balthazar VOSTER et de Pieter BOTHA.
C’est en effet grâce notamment à la France et aux autres pays occidentaux que ce pays a pu acquérir l’arme nucléaire et la puissance militaire, qui ont nourri les répugnantes guerres d’Angola et du Mozambique et ont permis à ce pays de mener pendant si longtemps la sordide politique d’apartheid.
11- LE GENERAL DE GAULLE PLUS FUTE QUE RAYMOND CARTIER
Quels sont les véritables objectifs de la coopération ? La réponse à cette question se trouve sans doute dans les fameux rapports JEANNENEY et GORSE, jamais rendus publics.
Ces rapports avaient été commandés respectivement en 1963 et en 1970 au vu des critiques virulentes suscitées par les relations ambiguës entre la France et ses anciennes colonies.
Selon l’économiste Tibor MENDE dans son ouvrage De l’aide à la recolonisation "Les leçons d’un échec", Paris, seuil, 1972,"pratiquement toute l’aide de la France à l’Afrique lui revient sous forme de transferts ou de commandes".
Le journaliste Gilbert COMTE affirmait lui en novembre 1973 après avoir dressé un tableau sombre de la coopération que le général DE GAULLE avait été plus rusé que le journaliste de Paris Match Raymond CARTIER qui préconisait en 1956 un abandon pur et simple des anciennes colonies, lesquelles coûtaient selon lui très cher à la France. Son slogan devenu célèbre était "la Corrèse avant le Zambèse".
Pour Gilbert COMTE, "sous un libéralisme de façade, le général DE GAULLE essayait de défendre les intérêts nationaux au meilleur tarif possible. Il ne pouvait naturellement pas expliquer son programme à la face du monde sans produire quelque scandale. Il l’enveloppa donc dans ce vocabulaire généreux mis à la mode par l’anticolonialisme triomphant de l’époque, et donna aux thèses popularisées par Paris Match la plus intelligente application qu’elles pouvaient recevoir".
12- LA FRANÇAFRIQUE
La Françafrique désigne une nébuleuse d’acteurs économique, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseau et en lobbies, et polarisée sur l’accaparement de deux rentes ; les matières premiers et "l’aide publique au développement " (APD) selon les associations AGIR ICI et SURVIE dans "Dossiers noirs de la politique africaine de la France n° 7" : France –Cameroun ; croisement dangereux ! L’Harmattan, 1996, p.8.
L’on y lit plus loin que "la logique de cette ponction est d’interdire l’initiative hors du cercle des initiés. Le système dégradant, se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie."
Parmi les acteurs les plus notoires d cette nébuleuse, on peut citer Jacques FOCCART, la multinationale du pétrole ELF, le SDECE qui a maintenu sa politique interventionniste en devenant la DGSE, d’éminentes personnalités appartenant aussi bien à la droite qu’à la gauche de l’échiquier politique français telles que Jacques CHIRAC, François MITTERAND père et fils, Charles PASQUA père et fils, j’en passe et des meilleurs.
JACQUES CHIRAC CONTRE LA DEMOCRATIE PLURALISTE EN AFRIQUE NOIRE
Le président Français, devant qui la négraille se trémousse frénétiquement en s’imaginant lui faire plaisir à l’occasion de ses voyages sur le continent africain , est celui-là même qui a pris position publiquement, et cela plutôt deux fois qu’une contre l’instauration de la démocratie pluraliste en Afrique noire.
La première fois c’était lors d’une visite à Dakar en 1987 alors qu’il était premier ministre. L’hebdomadaire Jeune Afrique qui rapportait ses propos en fin mai 1987 nous apprend que ses préférences allaient vers "le parti unique multitendanciel", notion brumeuse, atypique et bâtarde, tout juste bonne pour les attardés ataviques que nous sommes.
La deuxième fois, c’était en 1990 à Abidjan où il était allé à une réunion d’un machin appelé Association des maires francophones. Pour lui en effet le multipartisme est "une sorte de luxe que les pays en développement n’ont pas les moyens de s’offrir."
Nous voudrions rappeler à M. Jacques CHIRAC que les régimes dictatoriaux, prédateurs et corrompus restent au pouvoir à cause du soutien inconditionnel que leur apporte la France, et cela, au grand dam de nos peuples qui n’avaient par ailleurs jamais demandé à personne de venir les colonies.
Car il fait le relever, c’est cette notion d’Etat comme mode d’organisation sociale qui, dévoyée a été transformée par des personnes sans foi ni loi en instrument de coercition, de brigandages et d’exploitation. Quelles garanties les civilisateurs avaient-ils prévu contre de telles dérives, en l’absence de démocratie ?
Les visites officielles des présidents français sont les occasions de célébrer l’excellence des relations entre "généreuse et bienveillante" France et les pays visités.
Seulement l’on oublie volontairement et trop facilement le phénomène de criminalisation de l’Etat dont a parlé Jean François BAYART en juin 1995 dans un rapport pour le Centre d’analyse et de prévision du Ministère des Affaires étrangères, qui se traduit par "le dédoublement des systèmes sociaux africains entre « pays légal », interlocuteur unique des institutions multilatérales et des Etats occidentaux, et le « pays réel »… ".
13- LA COOPERATION FRANÇAISE : AVATAR RAFINE ET MODERNE DE LA TRAITE NEGRIERE TRANSATLANTIQUE
De la traite négrière jusqu’à la coopération, en passant par l’esclavage régi par le Code noir, la colonisation marquée par le Code de l’indigénat et le travail forcé, il se dégage une constante :
L’exploitation et la déshumanisation de l’homme noir par la France.
Aimé CÉSAIRE, cité par Abel EYINGA, démocratie de Yaoundé, Syndicalisme d’abord, 1944-1946, l’Harmattan, 1985, pp 31.32, déclare : "je dis que de la colonisation à la civilisation, il y a une infinie… je vois partout où il y a face à face, colonisateurs et colonisés, la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme, le heurt et en parodie de formation culturelle, la formation hâtive de quelques milliers de fonctionnaires subalternes, de boys, d’artisans, d’employés de commerce et d’interprètes nécessaires à la bonne marche des affaires.
Entre colonisateurs et colonisé, il n’y a de place que pour la corvée, l’intimidation, la pression, la police, la méfiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, les élites décérébrées, des masses avilies. Aucun contact humains, mais des rapports qui transforment l’homme colonisé en pion, en adjudant, en garde chiourme, en chicote et l’homme indigène en instrument de production à mon tour de poser une équation : Colonisation – Chosification".
14- DENI DE JUSTICE
La traite négrière a déjà été reconnue comme crime contre l’humanité. A quand l ‘érection de la colonisation et de la coopération française à ce rang peu enviable avec dédommagement subséquent des victimes et leurs descendants ?
L’Afrique a-t-elle vraiment besoin de la coopération telle que la lui impose la France ? Le bilan de quarante années de cette coopération-là autorise tout esprit lucide et objectif à répondre par la négative.
En effet les "anciennes" colonies françaises sont les parties du monde les plus durement touchées par la pauvreté, la maladie et l’ignorance. Ce sont en outre les régions les plus endettées, sans que l’on puisse dire pour ce qui est du Cameroun ou du Congo Brazzaville par exemple à quoi on servi les sommes colossales empruntées. Elles sont encore dirigées par des régimes autocratiques, répressifs et intolérants, soutenus par la métropole.
Le changement de la politique africaine de la France, clamé par le Gouvernement socialiste de Lionel JOSPIN et par Nicolas SARKOZY lors de sa campagne électorale est une reconnaissance implicite des abus et des méfaits commis.
Cela ne peut que susciter scepticisme et méfiance lorsqu’on sait que les changements de majorité qu’a connus ce pays n’ont rien apporté de positif dans ce domaine.

vendredi 8 octobre 2010

Communiqué de l'UPG ACR EUROPE

La coordination de l’UPG Europe (UPG FEDERATION EUROPE basée à Bruxelles (Belgique, Pays-bas, Luxembourg, France, Allemagne, Italie, Suisse) s’est réuni au siège habituel à Bruxelles le 02 octobre 2010 aux fins d’examiner les différentes réactions consécutives à la rencontre à paris, le 27 septembre 2010, entre Monsieur Ali BONGO ONDIMBA et le Président de l’Union du Peuple Gabonais, Pierre MAMBOUNDOU,
Certains membres de la communauté gabonaise de l’étranger ont marqué un profond désaccord avec cette rencontre, allant même et de façon excessive, qualifier cet acte de Pierre Mamboundou de trahison.
D’abord, la coordination tient à remercier les membres de cette communauté pour le soutien qu’ils ne cessent d’apporter à PM et à l’opposition gabonaise pour insuffler un véritable changement au Gabon.
Ensuite la coordination estime que ces réactions, au demeurant diverses et variées, voire tendancieuses chez certains compatriotes, sont plus le fait de l’émotion suscitée par cette rencontre qu’une opposition structurelle. Cela prouve le niveau de confiance, d’espoir et d’espérance placé entre les mains du leader de l’UPG par les gabonais en général et par la diaspora gabonaise en particulier. Que ceux-ci trouvent ici l’expression de notre profonde reconnaissance et nous pouvons leur assurer que leur confiance ne sera jamais trahi et nous les mettons, cependant, en garde contre les va-t-en-guerres qui confondent échange et trahison entre les fils d’un même pays.
Par ailleurs, La coordination de l’UPG Europe tient à rappeler à tous que le Gabon a connu en 20 ans 4 coups d’Etats électoraux et de nombreux tripatouillages aux élections locales et législatives de la part de la famille Bongo et de sa boite de résonnance le PDG. Usurpant chaque fois des résultats qui leur étaient défavorables, la famille Bongo et le PDG se sont toujours imposés au peuple gabonais constituant ainsi la cause de la souffrance et la misère des gabonais.
A l’instar des autres pays (Géorgie, Ukraine, etc) ou la révolte population a conduit à la prise effective du pouvoir par le peuple, aucun pays africain (hormis de Madagascar qui a eu un support de l’armée et des réseaux françafricains) n’a réussi jusqu’à lors à arracher aux dictatures françafricaines soutenues par une certaine France une victoire gagnée aux urnes. Le Gabon qui a suivi la RDC et le TOGO dans les successions filiales de pouvoir, ne fait pas exception. Pire quand certains compatriotes désarmés ont eu le courage de mener une lutte frontale contre une armée prétorienne armée jusqu’aux dents, les leaders qui étaient sensés être la tête des mouvements se sont cachés dans leurs terriers à l’abri des projectiles d’une armée de soudards. Le mouvement de contestation de l’élection de Monsieur Ali Bongo est mort de sa belle mort, car AUCUN parti de l’opposition n’a daigné le poursuivre en organisant la contestation et en coordonnant les manifestations. Ali Bongo a, au vu et au su de tous, installé progressivement son pouvoir. Bien que nous ne le reconnaissions pas comme président élu du peuple gabonais, aujourd’hui au forcing, il a la reconnaissance internationale, car par principe celle-ci reconnait les états et non les régimes et comme il est à la tête de l’état gabonais, il est reconnu comme tel. Ali Bongo a pris le pouvoir par la force à la suite d’élections truquées validées par une cour constitutionnelle dirigée par sa belle mère. Depuis, plus personne ne conteste son pouvoir, il y a comme une reconnaissance de fait, car personne ne trouve plus aucune voie de recours pour contester le pouvoir d’ABO. Tous ceux-là qui se prévalent d’une sorte de virginité politique retrouvée après un bain de jouvence dans l’opposition se surprennent à ne pas reconnaitre leur nouveau maitre fils de leur ancien maitre pour des raisons purement personnelles et non pour l’intérêt supérieur de la nation. Les gabonais savent que l’opposition au régime de ces néo-leaders, à y regarder de près, ont tous, en tout cas pour la plus part comme origine des problèmes personnels avec le clan Bongo et non des problèmes politiques ou économiques. Dans tous les cas ils ont été dans ce système criminel intégré qu’est le régime BONGO qu’ils ont cogéré comme des prédateurs et de charognard sans vergogne. D’ailleurs ils s’enorgueillissent et n’ont jamais dénoncé ou même regretté leur passé criminel dans le système, certains s’en vantant d’être le fils de …, le beau-fils de …, le beau-père, et même le frère de la « famille régnante». Sitôt ces problèmes résolus, ont les a vus devenir des chantres actifs du Bongoisme. Mues par l’enrichissement personnel certains, anciens opposants, puis chantres acharnés du bongoisme, puis de nouveau, opposants, Mba Obame, Mba Abessolo, Myboto, et beaucoup d’autres, n’ont certes pas inauguré l’infamie de la politique de « l’entrisme » et du « ventre», mais ils l’ont habillé d’oripeaux sales qui ont fait dégouter la politique à la majorité des gabonais et saper l’intégrité d’une opposition véritable. Cette situation a généré des comportements de repli identitaire que l’on a vu aux dernières élections présidentielles ou l’homme à abattre n’était pas Ali Bongo Ondimba mais Pierre Mamboundou, car il représentait dans le microcosme politique gabonais la seule autorité politique dont l’intégrité morale n’est mis en doute par personne du fait de n’avoir jamais été à la soupe populaire du bongoisme. Pierre Mamboundou est le leader naturel du peuple gabonais depuis plus de 20 ans, il a gagné la confiance du peuple gabonais et bien plus, sa victoire aux trois dernières élections présidentielles ne fait l’ombre d’aucun doute. L’aveu d’André Mba Obame, ancien Ministre de l’intérieur du régime Bongo et organisateur par excellence de la fraude électorale, le confirme (Le PDG n’a jamais gagné une élection).
Pour l’UPG Europe, quel sens faut-il donner à cette rencontre
En rappel, Pierre Mamboundou a sacrifié 21 ans de sa vie, sa famille, sa carrière pour le Gabon. Il a connu l’humiliation de l’exile et la trahison, des condamnations, des procès iniques. Sa vie a été en maintes reprises menacées. Il n’a jamais renoncé à ses convictions pour se contenter des strapontins ministériels que lui proposait le dictateur Omar Bongo. Il a renoncé à une confrontation populaire contre une armée qui ne connait qu’une seule forme de lutte, le massacre, pour préserver, la vie des innocents en acceptant une fois de plus de perdre la possibilité de diriger le Gabon. Mais diriger un pays qui serait devenu un champ de ruine et de cadavres n’est pas dans les objectifs de l’UPG.
On doit l’avouer cette forme de sagesse peut être interprétée comme une faiblesse, mais il n’en est rien. Comme dit l’adage d’une sagesse Punu « le serpent n’a pas d’épaules, pourtant s’il te demande la gibecière, donne la lui ». On peut tirer la leçon suivante de cet adage : soit le serpent avale la gibecière avec son contenu et prend le risque de s’étouffer et de mourir car celle-ci est trop grosse, soit il l’abandonne car il n’a pas d’épaule pour la porter. Monsieur Ali Bongo est devant ce choix. Il a fait tué des citoyens gabonais pour accéder au pouvoir mais il s’est rendu compte qu’il ne peut pas tuer tous les gabonais, quoi qu’il fasse le peuple ne l’accepte pas alors il a fini par se résigner, il est et a le pouvoir, qu’en fait-il ? Un an après, les résultats promis se font attendre. Il est donc incapable de porter la « gibecière», ni de l’avaler entièrement alors il retourne chez celui qui la lui a donné pour lui demander conseil. Doit-on prendre cela comme une trahison? Qui a trahi qui alors ? Ali Bongo qui a trahi son camp ? Assurément, car il n’aura pas trouvé dans celui-ci des personnes d’une certaine sagesse pour insuffler des conseils de gouvernance suffisamment tangibles pour l’éviter d’aller consulter l’adversaire. Pierre Mamboundou aurait-il trahi son camp et ses partisans, non, Ali Bongo est un adversaire politique et non un ennemi. C’est un gabonais qui a voulu s’entretenir avec un autre gabonais qui représente une part importante de l’électorat gabonais sur les questions d’intérêt supérieur de la nation. Pourquoi doit-on toujours croire que les intérêts propres ou partisans doivent prévaloir sur les intérêts supérieurs de la nation?
Il y a un blocage et une crispation politique issue de l’élection contestée du 30 août 2009. Les gabonais ne se parlent plus. Cette situation ne favorise ni l’opposition ni le peuple gabonais, mais conforte assurément Ali Bongo et son camp. Il faut décrisper la situation pour établir les conditions d’une discussion franche pour établir des nouvelles règles électorales entre gabonais. Si pour certains la prise de pouvoir doit justifier la guerre et toutes les souffrances et calamités possibles et imaginables au peuple gabonais, pour Pierre Mamboundou et l’UPG aucune mort ne saurait justifier une prise de pouvoir. Les échanges entre personnalités et la négociation politique peuvent nous faire l’économie d’une guerre civile qui n’est à souhaiter à aucun pays.
Le pouvoir appartient au peuple et seul celui-ci le délègue à un de ses membres par la voie des urnes. Toute autre prise de pouvoir est une usurpation de pouvoir. L’UPG s’inscrit dans la logique d’une prise de pouvoir démocratique en mettant en place des leviers institutionnels qui visent à rendre nulle toute tentative de fraude ou de prise de pouvoir par la force ou par de coups d’états constitutionnels comme c’est le cas de ces deux dernières décennies. Bien sur, nous n’avons pas la naïveté de croire que la dictature presque demi séculaire de la famille Bongo va l’accepter facilement, mais notre responsabilité est de l’amener à croire qu’ils ne détiennent pas la science infuse et que 50 années d’échecs d’un système érigées en système d’échecs, les gabonais n’en veulent plus et qu’ils doivent accepter les règles démocratiques et partir sans conditions dans la paix.
Pour toutes ces personnes qui voient la paille dans l’œil de Pierre Mamboundou en oubliant la poutre plantée sur leur nez, il est facile de vite prendre la rencontre du 27 septembre 2010 entre PM et ABO comme une nouvelle compromission de l’opposition gabonaise. Vingt années d’opposition à OBO et de refus de compromissions de PM n’ont pas réussi à convaincre ces compatriotes de l’intégrité morale et politique de Pierre Mamboundou. Bien que certains de ses membres sont parti à la soupe populaire du pouvoir Bongo-PDG Nous pouvons vous assurer que l’UPG n’a jamais répondu à l’appel du ventre et cela ne nous intéresse pas. Si l’intérêt supérieur de la nation nous y oblige un jour, nous irons avec un mandat clair, des objectifs clairs, un programme de gouvernement sans équivoque en gardant notre indépendance et nos convictions. Cela sera connu de tous, et ne se fera pas nuitamment en rasant les murs du palais du bord de mer comme le font certain. Cela ne sera en aucun cas un asservissement, un assujettissement, une compromission ou une collaboration au détriment du peuple gabonais, mais pour des actions tangibles et souverains au bénéfice de l’ensemble des gabonais d’abord.
Une rumeur de la mort de PM a fait des choux gras pendant prés de cinq mois. Malgré les démenties officiels des membres de l’UPG, cette rumeur a persisté, nourri par une presse aux ordres qui voyait en cette mort du pain béni. Aujourd’hui, c’est le filon de la trahison qui est exploité du fait d’une rencontre entre deux personnalités de premier plan au Gabon, qu’on le veuille ou non. L’UPG qui’ a l’habitude de ce genre d’attaques ne s’aurait être ébranlé par tant de forfaiture et appelle les gabonais de la diaspora à plus de vigilance.
Nous restons toutefois convaincus que La liberté, et donc la liberté de choix, est l’essence même, la force et la raison d’être de la démocratie. Cette dernière se fonde sur la conviction que, dans une libre compétition, la vérité vaincra, et que munis de cette vérité, les citoyens sont les meilleurs arbitres de l’intérêt public. Le bon fonctionnement de la démocratie dépend donc de l’expression critique et de l’affrontement continuel des idées, de la tolérance de tout point de vue, quelques impopulaires, absurdes ou extrémistes qu’ils puissent paraître. Le débat démocratique dépend à son tour de la circulation des idées, des informations et des opinions de toute origine, et de la présomption que jusqu’à preuve du contraire, tous ceux qui y participent sont des gens de bonne volonté et aux intentions honnêtes jusqu’à ce que la preuve du contraire soit faite. Barrer la route à la liberté c’est ouvrir la porte des conflits. Car un peuple longtemps opprimé fini tôt ou tard par se libérer par tous les moyens. Les imposantes gardes prétoriennes des dictateurs n’y peuvent rien. La Roumanie, le L’Indonésie et bien d’autres dictatures sont là pour nous le confirmer. La liberté des citoyens et la démocratie sont les garanties suprêmes de la sécurité d’un chef d’état proprement élu. Il n’y a pas de demi-démocratie, la démocratie est totale ou ne l’est pas. Dans l’histoire de l’humanité, dés qu’une liberté est bafouée les conditions de la contestation et de la révolte commencent à s’établir. L’exécution de l’acte final de soulèvement ne dépend que de la conjoncture historique.
Mue par toutes ces convictions l’UPG Europe est convaincu de la justesse de l’ouverture des échanges en vu de la mise en œuvre des leviers institutionnels pour lutter contre la fraude électorale.
Dans cette optique l’UPG Europe soutient sans réserve l’action du Président Pierre MAMBOUNDOU dont la démarche est en parfaite corrélation avec des questions d’intérêt supérieur de la nation notamment l’amélioration du fonctionnement de nos institutions en vu de parfaire le dispositif électoral, afin que les prochaines élections soient apaisées, fiables, transparentes et démocratiques.
Au delà du dégout et de la déception que cela peut susciter en voyant côte à cote dans une même photo PM et ABO auteur d’un coup d’etat, nous ne pouvons inscrire cette rencontre que dans le sens de la décrispation du climat politique et de la visite de courtoisie entre PM et ABO.
Nous demandons donc aux gabonais, aux partisans du changement, aux combattants de la liberté, aux militants et sympathisants, à tous ceux qui croient en la justesse de ce combat de continuer à garder la confiance et l’espoir qu’ils ont placé sur l’UPG et son leader pierre Mamboundou.
Que Dieu continu à bénir le Gabon
Fait à Bruxelles le 02 octobre 2010
Jean NDOUANIS
Coordinateur Fédéral Europe,
Représentant Europe/Benelux de l’UPG-ACR et de Pierre Mamboundou