jeudi 27 octobre 2011

HOMMAGE A PIERRE MAMBOUNDOU A BRUXELLES


Pardon par assanihussein


A l’attention des gabonaises et gabonais du BENELUX
Aux amis du Gabon

Objet : Messe à la mémoire de Pierre Mamboundou, Président de l’Union du Peuple Gabonais

Mesdames et Messieurs, chers compatriotes

Le Gabon a perdu un de ses illustres fils le 15 octobre 2011. Pour honorer la mémoire du Président Pierre MAMBOUNDOU, la Fédération Europe de l’Union du Peuple Gabonais organise une messe de requiem suivie d’une veillée d’hommage à l’église Mont Joie d’Uccle.

Un livre de condoléance sera ouvert à toutes et tous. Dans ces moments douloureux, le plus grand respect est, bien entendu, demandé à tout le monde. Vos messages de sympathie seront envoyés aux parents de Pierre Mamboundou mais aussi aux militants et membres de l’Union du Peuple Gabonais.
Vous êtes tous cordialement invité à l’Eglise, 30 Avenue Mont Joie, 1180 UCCLE Bruxelles le vendredi 28 octobre 2011 à 17h00 précise.

Le Coordinateur Fédéral Europe
M. Jean Ndouanis

PROGRAMME
Vendredi 28 octobre
de 18h00 à 19h00: office religieux en la mémoire de Pierre Mamboundou à l'église Mont Joie de Bruxelles, 30 Avenue Mont Joie 1180 Bruxelles
A partir de 19h00: Veillée avec signature du livre de condoléance ouvert à toutes et à tous et receuillement devant le portrait de PMM.
Samedi 29 octobre
15h00 réunion de la coordination Europe: ordre du jour l'avenir de l'UPG sans PMM.

Quatre interventions sont prévues:
1/ Introduction à l'office religieux par Michel Moukoumbi, parent et compagnon de lutte de PMM
2/ Oraison funebre de PMM par Gilles AGBLA, representant Benelux de l'UPG. A ce propos le texte de Bruno Ben sur PMM a été retenu comme oraison funébre car il retrace le parcours privé, professionnel et politique de l'homme sans s'interesser aux details superflus. Je demande aux autres federations de s'en inspirer.
3/ Lecture du premier épitre de Paul aux Corinthiens, Corinthiens 13, versées 1-13, prononcé par Mme MATSANGA Colette, parente et compagnons de lutte de PMM
4/ Derniers hommages de la fédération Europe à PMM, prononcé par Jean Ndouanis, camarade de la première heure de PMM, coordinateur Europe de l'UPG


Eternel nous Te prions par assanihussein




Angelus Domini par sedevacantisme


Viens Saint Esprit par poplouange

mardi 18 octobre 2011

Gabon: Décès de Pierre Mamboundou, hommage à un combattant de la liberté



Pierre MAMBOUNDOU le leader charismatique de l’Union du Peuple Gabonais, principal parti de l’opposition au Gabon est décédé le 15 octobre 2011 plongeant le peuple gabonais dans la tristesse et le désarroi. La perte de cet illustre fils du Gabon, combattant pour la liberté, la démocratie et le développement de son pays a provoqué un véritable vide dans le paysage politique gabonais. Au delà de l’émotion et la douleur que cette perte suscite chez nous, ses camarades de la première heure, nous voulons, ici rendre hommage à Pierrot en retraçant le parcours de l’homme qui, chaque fois au péril de sa vie, a pu clairement exposer ses convictions, grâce à un courage qui traduisait son engagement à faire du Gabon un état de droit.
Jean Ndouanis


Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 1/8 par africagora


Pierre Mamboundou, né le 6 novembre 1946 à Mouila dans le sud du Gabon,et mort le 15 octobre 2011 à 23h était un homme politique gabonais, leader de l’Union du peuple gabonais, principal parti d’opposition gabonaise, qu’il a créé le 14 juillet 1989 à Paris. Né d’un père commerçant, Pierre Mamboundou est l’ainé d’une fratrie de sept enfants. Il passe la majeure partie de son enfance à Mouila. C’est dans cette ville qu’il rencontre Augustine Balouki, une Gabonaise, qu’il épouse en 1969, et avec qui il a cinq enfants.
Pierre Mamboundou fait ses études primaires à l’école communale A de Mouila. Il entre au Collège catholique Val Marie de Mouila pour effectuer son premier cycle d’études secondaires. En classe de Seconde, il rejoint le Collège Bessieux, lui aussi catholique, avant de poursuivre au Lycée National Léon Mba de Libreville où il obtient son baccalauréat scientifique. Il intègre ensuite l’Université de Perpignan en France d’où il ressort Ingénieur des travaux en télécommunication.
Un enseignant en physique lui fait la proposition de dispenser des cours au Centre Régional d’Études Universitaires de la Formation Permanente à Perpignan – CREUFOP. C’est donc en tant qu’enseignant de physique qu’il entre dans la vie active. En 1988, il est admis à la Société Française de Physique (SFP)[2], une association qui réunit d’éminents hommes de sciences de France depuis 1873.
Pierre Mamboundou quitte ensuite la France et rejoint Libreville où il dirige brièvement l’Agence Commerciale de Télécommunications et travaille à la mise en place du Centre national de télécommunication (CENACOM). Il retourne en France en 1979, cette fois-ci en tant que Chef des projets à la Direction scientifique et technique de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), ancêtre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Quelques années plus tard, il en devient le chargé de mission auprès du secrétaire général de l’organisation, puis le directeur des relations extérieures et mène plusieurs missions auprès de différents chefs d’États et de gouvernements pour le compte de l’organisation en vue de démultiplier le pouvoir d’activité de l’agence et de promouvoir l’usage de langue française. Il travaillera également à la préservation des langues nationales africaines. Pierre Mamboundou restera à l’ACCT jusqu’en 1989 lorsqu’il fut expulsé de France par une mesure d’urgence absolue à la demande du gouvernement gabonais qui l’accuse d’atteinte à la sureté de l’État au motif qu’il a annoncé la création d’un parti politique alors que la Loi fondamentale en vigueur en ce moment dans son pays désigne le parti du président Omar Bongo comme parti unique.
L’exil à Dakar, le procès par contumace et le retour au Gabon
Expulsé de France en février 1990, Pierre Mamboundou est conduit à Dakar au Sénégal[3] pour un exil politique qui va durer 3 ans et demi et qui le séparera de sa famille restée en France. À Dakar, il côtoie les hommes politiques, les hommes des médias, les leaders religieux et les intellectuels.
Pendant ses trois années d’exil, il apprend le Wolof, la langue locale. Il prend contact avec les étudiants gabonais au Sénégal qu’il convie à le rejoindre dans le combat qu’il mène. À Libreville, un procès est ouvert contre lui en 1990. A l’issue de ce procès, il est condamné à 10 ans de prison par contumace. La juridiction qui prononce cette sentence est la Cour de sureté de l’État, une juridiction d’exception dont les membres sont nommés exclusivement par le Président de la République. Pourtant, le 1er novembre 1993, il décide de rentrer définitivement au Gabon pour mener les activités de son parti malgré la condamnation qui pèse sur lui. Une fois sur le sol gabonais, il fait opposition à sa condamnation par contumace. Le ministère public ne réagissant pas dans les 8 jours ayant suivi sa démarche conformément au code de procédure pénale, sa condamnation est réputée n’avoir jamais existé. Il pose ensuite sa candidature à la première élection présidentielle multipartite qui doit se dérouler le 5 décembre 1993. Son dossier de candidature est rejeté. Pour manifester leur mécontentement, ses partisans manifestent devant le bâtiment abritant les services du ministère de l’Intérieur puis dans les rues de Libreville le 9 novembre 1993.
Le 17 novembre 1993, Pierre Mamboundou tient son premier meeting populaire au Gabon à Kinguélé, un quartier sous-intégré situé dans le 3e arrondissement de Libreville. Plus tard, ce quartier réputé frondeur deviendra un fief politique.
Pourtant Omar Bongo remporte le scrutin de 1993, la contestation de sa victoire à cette élection donne lieu à de violentes émeutes qui embrasent le pays en 1994. La classe politique gabonaise est alors invitée aux « Accords de Paris », il refuse de prendre part à la rencontre mais se fait représenter par le secrétaire exécutif de son parti Sébastien Mamboundou Mouyama.
Scrutin législatif de 1996
En 1996, il se porte candidat aux élections législatives à Ndendé dans département de La Dola (sud du Gabon), il a six adversaires. À l’issue de premier tour du scrutin, il arrive en tête avec 44,61% des suffrages exprimés mais doit affronter au second tour Lucie Ickapi-Bignoumba Madjinou qui a recueilli 21,39% des suffrages. Il bat campagne au second tour avec son épouse, Augustine Mamboundou, revenue de France pour l’occasion et remporte finalement le scrutin. La ville de Ndendé deviendra par la suite un bastion de son parti qui y remporte toutes les élections.
Pour son premier mandat de parlementaire, il est président du groupe Force Démocratique Unies (FDU) à l’Assemblée nationale qui regroupe les députés de l’Union du peuple gabonais (UPG), du Forum africain pour la reconstruction (FAR) et du Parti social démocrate (PSD). Il s’illustre comme un parlementaire acharné, pointilleux sur les textes, aussi bien leur forme que leur fond mais également sur le respect des procédures. Il prend position lors des débats parlementaires et interpelle les membres du gouvernement dans l’hémicycle.
Passage à la mairie de Ndendé
Pierre Mamboundou est élu maire de la commune de Ndendé en 1997, tout en conservant son mandat de député. Il est le premier édile de cette commune nouvellement créée. Le Conseil municipal de la ville comprend alors 15 membres repartis de la façon suivante:
• Union du peuple gabonais (UPG): 7 conseillers;
• Parti démocratique gabonais (PDG): 6 conseillers;
• Association pour le socialisme au Gabon (APSG): 2 conseillers.
Son mandat à la tête de la mairie de cette petite bourgade est marqué par l’électrification de la ville, l’érection de plusieurs bornes fontaines, la construction de l’hôtel de ville, l’instauration d’une taxe de traversée de la ville grâce à laquelle il réussit à tripler le budget de la localité et le jumelage avec la ville de Lambaréné signé avec le maire, Berthe Mbene Mayer. Il est aussi à l’origine de la construction de la base pédagogique, de la perception du trésor public et du deuxième hôpital moderne de la ville. Il fait le tracé d’une rocade qui à terme doit permettre de relier Ndendé aux autres villes du sud du Gabon.
Le 29 décembre 2002, il est réélu pour un second mandat qui s’est achevé en 2007. Craignant la partialité du préfet et des responsables locaux de la commission nationale électorale (CNE), ses partisans, composés en majorité de femmes ont pris d’assaut l’école servant provisoirement de siège à la commission pour exiger que les résultats de l’élection, déjà connus du fait du dépouillement effectué dans chaque bureau de vote, soient officialisés. C’est finalement tard dans la nuit que la liste conduite par Pierre Mamboundou sera déclarée vainqueur.
En août 2006, il présente un projet de développement global de sa municipalité au Président Omar Bongo qui l’approuve ; il obtient une promesse de financement de 11 milliards 320 millions de F CFA. Cependant, son parti déclarera que le ministère de l’Économie et des Finances n’aura débloqué que 1,9 milliard de F CFA aux entreprises adjudicatrices des marchés[10]. La même année, il lance le projet « radio télévision de la Dola » devant couvrir le département de la Dola dont il est le député et qui a pour capitale Ndéndé.
Pour respecter la loi sur le non-cumul de mandats électifs en République gabonaise, Pierre Mamboundou cèdera le fauteuil de maire à Fidèle Mouloungui le 11 avril 2007 pour se consacrer à son mandat de député à l’Assemblée nationale.
Scrutin présidentiel de 1998
Opposant intransigeant, il est «l’homme qui dit non» au régime de Omar Bongo. Pas systématiquement, tient-il à préciser, seulement quand on prétend tricher avec la loi. «La politique du consensus tue le corpus légal», martèle-t-il. Quand on le convoque pour s’entretenir avec le président de la République de sujets qui relèvent du Parlement, il refuse.
En 1998, Pierre Mamboundou est le candidat du Haut Conseil de la Résistance (HCR) – la coalition des partis d’opposition – à l’élection présidentielle du 6 décembre. Sa candidature est soutenue entre autres par le Parti gabonais du progrès (PGP) de Pierre Louis Agondjo Okawé, le Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ) de Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, le Forum africain pour la reconstruction (FAR) de Léon Mbou Yembit et le Parti gabonais du centre indépendant (PGCI) de Jean Pierre Lemboumba Lepandou. Pendant la campagne électorale, Léon Mébiame, ancien Premier ministre et membre du HCR justifiera son soutien à sa candidature par une phrase: « Pierre Mamboundou est un homme honnête et droit ».
Arrivé second à l’élection présidentielle, avec 16,5 % des voix contre plus de 66 % au président sortant Omar Bongo, il estime les résultats officiels truqués, crie au hold-up électoral et présente à la presse des centaines de fausses pièces d’identité ayant servi au vote des étrangers[7]. Pour démontrer l’irrégularité du scrutin, il fait remettre aux observateurs internationaux 400 faux passeports saisis par les brigades anti-fraude qu’il avait préalablement mis en place[13]. Il introduit un recours en annulation de l’élection pour fraude massive mais la Cour constitutionnelle confirme la victoire d’Omar Bongo qu’il qualifie alors de « président par défaut ». À Omar Bongo, qui l’invite à un tour de table le 15 décembre 1998, il dit n’être intéressé par un tour de table que si l’ordre du jour porte exclusivement sur l’annulation de la consultation électorale.
Opposition à la trêve sociale et à la modification constitutionnelle
Il se fait remarquer en 1999 lors de la déclaration de politique générale du gouvernement à l’Assemblée nationale, présentée par le Premier ministre Jean-François Ntoutoume Emane et retransmise en direct à la télévision nationale. Il réussit en effet à mettre le Premier ministre en difficulté lorsqu’il argumente pour démontrer que les calculs sur lesquelles reposent ses prévisions budgétaires sont faussés. Après un débat de plusieurs heures, le Président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba-Ndama, pourtant membre du parti au pourvoir, l’invite à faire sienne la sagesse africaine selon laquelle : « Lorsqu’on a mis son adversaire à terre, il n’est pas nécessaire de lui jeter le sable au visage ». Après cette invite, il n’intervient plus mettant ainsi fin au débat.
En 2000, Pierre Mamboundou organise une marche à Libreville dont le point de chute est le bâtiment abritant les services du ministère de l’Éducation nationale pour réclamer la suppression de la « rame de papier » et du « papier hygiénique » des listes de fournitures des élèves du primaire et du secondaire. Quelques semaines après, il obtient gain de cause.
Avec les partis membres du Haut Conseil de la Résistance (HCR), il décide de boycotter les élections législatives de 2001 dont il estime que les conditions nécessaires à la transparence du scrutin ne sont pas réunies. Il dira plus tard que l’Assemblée nationale élue en 2001 est composée de députés élus par seulement « 15 % des Gabonais ».
Le 28 août 2002, il adresse une correspondance à la Cour constitutionnelle pour lui faire constater que le gouvernement viole la Constitution en célébrant la fête nationale le 16 août. L’article 2 de la Loi fondamentale gabonaise dispose en effet : «… La fête nationale est célébrée le 17 août ».
Il s’oppose en 2003 à la trêve sociale de trois ans demandée par le président Omar Bongo aux partenaires sociaux. Il estime que l’acceptation d’une trêve sociale par les partenaires sociaux est contraire au Droit du travail qui consacre le droit inaliénable de grève. La marche qu’il souhaite organiser pour exprimer son refus de voir signer ladite trêve est interdite par le Général Idriss Firmin Ngari, ministre de l’Intérieur. C’est aussi en 2003 qu’il introduit un référé d’heure à heure au tribunal de Libreville en vue d’empêcher l’adoption de la modification constitutionnelle instituant le vote à un seul tour pour toutes les élections politiques en République gabonaise. Le vote de la modification constitutionnelle est alors interrompu pendant quelques heures au parlement, une première dans l’histoire du Gabon.
Scrutin présidentiel de 2005
En novembre 2005, Pierre Mamboundou est encore candidat à l’élection présidentielle. Sa propagande électorale est entièrement financée par ses militants au travers de « caisses rouges » qu’il traine à toutes les étapes de sa tournée et dans lesquelles ses sympathisants versent leur contribution. En deux semaines de campagne électorale, il ne passe à la télévision qu’une seule fois. Après cette campagne houleuse – son convoi est attaqué à l’entrée d’Okondja (Sud-Est du Gabon), son avion disparait à Gamba (Ouest du Gabon), il est classé deuxième derrière Omar Bongo, au pouvoir depuis déjà 38 ans. Les résultats officiels le créditent de 13,57 %.
Il conteste avec virulence ces chiffres, se déclare vainqueur avec 52 % des suffrages et introduit un recours en annulation de l’élection auprès de la Cour Constitutionnelle. Son recours est resté célèbre à cause de l’exception préjudicielle qui l’accompagnait et dans laquelle il demandait à la Cour Constitutionnelle de ne pas connaitre du contentieux car sa composition n’était pas conforme à la Constitution. En effet, cinq membres sur les neuf siégeant à la Cour étaient à leur troisième mandat en violation des dispositions constitutionnelles en vigueur qui limitent à deux le nombre de mandat des conseillers membres de la Cour. Il met également en avant les liens personnels que la présidente de la Cour Marie Madeleine Mborantsouo entretient avec le candidat Omar Bongo et qui devrait l’obliger à se récuser pour ne pas être en situation de juge et partie. Il verse à son dossier des copies d’actes de naissances d’enfants du candidat Omar Bongo dont Marie Madeleine Mborantsouo est la mère pour prouver ses affirmations. Son adversaire Omar Bongo fut confirmé vainqueur par la Cour, qui s’est refusé de connaitre au fond sa requête jugée irrecevable en la forme.
Tentative d’assassinat de mars 2006
Les contestations qui ont suivi la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 27 novembre 2005, ont une fois de plus failli coûter la vie à l’opposant, qui a vu le siège national de son parti sis au quartier Awendjè dans le 4e arrondissement de Libreville, mis à sac par les unités de l’armée gabonaise encagoulées le 21 mars 2006. Il échappe de peu à une tentative d’assassinat. Exfiltré par sa base, il a été contraint à l’exil (dans son propre pays) à l’ambassade d’Afrique du Sud. Il en est ressorti un mois après, afin d’initier des négociations avec le régime gabonais. La rencontre qu’il a eue avec le président Omar Bongo le 19 avril 2006, en présence de diplomates, a été qualifiée d’historique par la presse. Pierre Mamboundou s’était en effet interdit de rencontrer son adversaire pendant vingt ans. Ces négociations ont depuis lors conduit entre autres à la reforme du code électoral et à la mise en place d’une Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP).
Ses propositions de loi
Le 6 octobre 1999, Pierre Mamboundou fit une proposition de Loi portant modification de la Loi électorale. Sa proposition de Loi entendait :
• disqualifier le ministère de l’Intérieur dans l’organisation du scrutin,
• recomposer la commission électorale afin qu’elle devienne permanente et indépendante,
• supprimer les votes par procuration et les ministères techniques,
• introduire le bulletin de vote unique et l’ampliation des procès verbaux des bureaux de vote à tous les candidats
Il proposait également que la commission électorale soit composée à parité (majorité et opposition) avec deux présidents, deux vice-présidents et deux secrétaires. Sa proposition de loi élargissait enfin les prérogatives de la commission électorale qui se voyait charger de l’établissement de la liste électorale et de cartes d’électeurs, leur distribution ainsi que de la détermination des centres de vote sur toute l’étendue du territoire nationale.
Les députés du Parti démocratique gabonais, majoritaires, s’opposent à l’examen de ladite loi à l’Assemblée nationale et invitent Pierre Mamboundou à aller débattre de la question à la présidence de la République avec Omar Bongo. Pierre Mamboundou s’y oppose justifiant son refus par son désir de respecter l’article 5 de la Constitution de son pays selon lequel la République gabonaise est organisée selon le principe de la séparation de pouvoir.
En décembre 2006, il est à nouveau élu député du département de la Dola et fait son retour dans l’hémicycle. Il est désigné président du groupe parlementaire de l’Union du peuple gabonais. C’est aussi la première fois que son parti a un groupe parlementaire homogène à l’Assemblée nationale.
Pour améliorer le dispositif légal en matière électoral de son pays, le député Pierre Mamboundou a fait une proposition de loi portant Protection des données à caractères personnelles (Biométrie) adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale et qui attend d’être adoptée par le Sénat. Il est aussi l’auteur de la loi organique portant organisation de la Haute Cour de Justice en République gabonaise adoptée par l’Assemblée nationale gabonaise en 2009.
Affaire Ile Mbanié
Le 31 novembre 2006, Pierre Mamboundou a déposé trois plaintes contre les ministres André Mba Obame alors ministre de l’Intérieur, René Ndemezo’o Obiang porte-parole du gouvernement et Paul Toungui, ministre de Finances pour tentative de cession d’une partie du territoire national [23] suite aux accusations portées contre eux par la presse selon laquelle ils auraient négocié la vente de l’îlot Mbanié, potentiellement riche en pétrole, à un pays frontalier du Gabon. Certains journaux de la presse écrite ayant rapporté les faits tel le quotidien d’information générale L’Union ou l’hebdomadaire Le crocodile déclarant même être à mesure de présenter les preuves de leurs accusations. Suite à sa plainte, Pierrette Djouassa procureur près la Cour de Cassation s’est refusée de déclencher l’action publique.
Consulté en février 2011, par le Chef de l’État Ali Bongo sur l’affaire Mbanié, il défend la position selon laquelle l’île Mbanié est gabonaise et dit s’appuyer sur une convention signée en 1900 par l’Espagne et la France qui reconnait à la France la souveraineté sur les îlots Mbanié, Conga et Cocotiers laquelle France les rétrocéda à son ancienne colonie gabonaise au moment de son indépendance en 1960. Ladite convention, selon Pierre Mamboundou, fut ratifiée en 1901 par le parlement français et confirmée en 1974 par un accord entre le Gabon et la Guinée équatoriale signé par les Présidents Omar Bongo et Macias Nguéma grâce à la médiation des présidents Mobutu du Zaire et Marien Ngouabi du Congo.
A la suite de consultations menées à Libreville, Pierre Mamboundou
est invité par Ali Bongo à intégrer la délégation gabonaise qu’il doit conduire au siège de l’ONU à New York du 24 au 25 février 2011 pour mener les discussions pour le compte du Gabon face à la partie équato-guinéene qui elle aussi revendique la souveraineté de l’ile Mbanié.
Affaires Gabon Télecom, Bélinga et Air Gabon
En tant que député, Pierre Mamboundou s’est opposé devant le Conseil d’État à la privatisation de la société Gabon Télécom finalement cédée à Maroc Télécom, jugeant le contrat de cession léonin et identifiant six causes de nullité :
• Nullité tirée de l’inexistence du prix
• Nullité tirée des modalités de paiement
• Nullité tirée de la condition potestative résultant de l’insertion d’une clause léonine, d’un pacte léonin rompant l’égalité des parties devant la convention
• Nullité tirée de la convention d’arbitrage
• Nullité tirée de la violation du code du travail
• Nullité tirée la confidentialité de la Convention de cession.
Il fut d’ailleurs empêché de s’exprimer sur le sujet dans l’hémicycle par Guy Nzouba-Ndama, président de l’Assemblée nationale gabonaise.
Pierre Mamboundou a demandé et obtenu l’augmentation de la participation de l’État gabonais au capital de la compagnie minière de Bélinga (COMIBEL). Il a dénoncé la privatisation de l’Office des Chemin de fer Transgabonais (OCTRA) ainsi que liquidation de la compagnie nationale Air Gabon dont il a défendu la cause des 1200 licenciés. Il s’est également battu pour la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et pour l’augmentation du point d’indice à partir duquel est calculé le revenu mensuel des fonctionnaires gabonais. En 2009, il a appelé à la révision du contrat de concession de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) au groupe français Véolia. Il souhaite à cet effet que soit augmenté le capital de la SEEG pour permettre l’entrée au capital d’un opérateur spécialiste de la fourniture d’électricité afin d’améliorer les prestations offertes aux populations.
Scrutin présidentiel de 2009
Il s’est à nouveau porté candidat à la présidence de la république du Gabon le 19 juillet 2009 après le décès d’Omar Bongo Ondimba, survenu le 8 juin 2009 en Espagne. Soutenu par une coalition de cinq partis réunis au sein de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), il promet entre autres la restauration de l’autorité de l’État ainsi que la réduction de son train de vie, la suppression d’institutions dont l’existence n’est pas indispensable au bon fonctionnement du pays, la scolarité obligatoire et gratuite de six à seize ans, la généralisation des allocations d’études de l’enseignement supérieur et des allocations familiales, les soins de bas gratuits sur toute l’étendue du territoire. L’élection a eu lieu le 30 août 2009 et il a été classé deuxième selon les résultats officiels avec 25,64 % des suffrages exprimés. Il se proclame cependant vainqueur avec 39,15 % et met au défi ces adversaires de produire les procès verbaux de bureaux de vote prouvant le contraire mettant à disposition de la presse les siens. Le 3 septembre 2009, alors qu’il prenait part à un sit-in devant le siège la commission électorale du Gabon pour réclamer que soit proclamés les « vrais résultats sortis des urnes », il fut de nouveau l’objet d’une tentative d’assassinat orchestrée par un bataillon d’élite de l’armée gabonaise. Il fut grièvement blessé avant d’avoir pu être évacué par sa sécurité rapprochée.
Le 27 septembre 2010, alors qu’il se trouve depuis quatre mois à Paris pour des raisons de santé, Pierre Mamboundou y rencontre Ali Bongo Ondimba en tête à tête. C’est leur première rencontre depuis l’élection présidentielle contestée du 30 août 2009. Il achèvera son séjour à Paris le 21 novembre 2010. Arrivé à Libreville le même jour, il est accueilli par une foule de plusieurs milliers de militants enthousiastes s’étant rendue massivement à l’aéroport international Léon Mba de Libreville à l’appel de son parti. Dans son allocution à la presse il remercie le gouvernement français de s’être occupé de ses soins ainsi que le Président Nicolas Sarkozy qui l’a invité au cours d’un tête-à-tête à venir se faire soigner au Val-de-grâce à Paris. Il invite également le peuple gabonais à le soutenir ainsi que sa coalition dans les décisions importantes qu’ils devront prendre. Il entame une tournée dans la province de l’Estuaire par un meeting au carrefour charbonnages dans le 1er arrondissement de Libreville au cours duquel il plaide à nouveau pour l’instauration des données biométriques dans la confection du fichier électoral pour plus de transparence.

Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 2/8 par africagora


Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 3/8 par africagora


Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 4/8 par africagora


Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 5/8 par africagora


Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 6/8 par africagora


Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 7/8 par africagora


Pierre Mamboundou à l'émission le débat 2009 8/8 par africagora

vendredi 23 septembre 2011

Palestine: Lettre d'Hugo Chavez du Vénézuela à l'ONU

Son Excellence


Monsieur Ban Ki-Moon

Secrétaire général


Organisation des Nations Unies

Monsieur le Secrétaire général ;

Honorables représentants des peuples du monde,

Je m'adresse à l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies, à cette grande tribune où sont représentés tous les peuples de la Terre, pour réaffirmer aujourd'hui et en ce lieu l'appui total du Venezuela à la reconnaissance de l'État de Palestine, au droit de la Palestine de se convertir en un État libre, souverain et indépendant. Il s'agit là d'un acte de justice historique envers un peuple qui porte en soi depuis toujours toute la douleur et toute la souffrance du monde.

Le grand philosophe français Gilles Deleuze a dit, empruntant l'accent de la vérité, dans son ouvrage mémorable "La grandeur de Yasser Arafat" : La cause palestinienne est avant tout l'ensemble des injustices que ce peuple a subies et continue de subir. Elle est aussi - oserai-je ajouter - une volonté de résistance permanente et irréductible qui est d'ores et déjà inscrite dans la mémoire héroïque de la condition humaine. Une volonté de résistance qui naît de l'amour pour la terre. Mahmoud Darwish, cette voix infinie de la Palestine possible, nous parle depuis le sentiment et la conscience de cet amour :

Qu'avons-nous besoin du souvenir


le Mont Carmel est en nous

et sur nos paupières pousse l'herbe de Galilée

Ne dis pas : Que ne courrions-nous pas comme un fleuve pour le rejoindre

Nous sommes dans la chair de notre pays


Il est en nous

Contre ceux qui soutiennent à tort que ce que le peuple palestinien a souffert n'est pas un génocide, Deleuze soutient avec une lucidité implacable : D'un bout à l'autre, il s'agira de faire comme si le peuple palestinien, non seulement ne devait plus être, mais n'avait jamais été. C'est là - comment dire ? - le degré zéro du génocide : décréter qu'un peuple n'existe pas ; lui nier le droit à l'existence.

À ce sujet, saluons la raison le grand écrivain espagnol Juan Goytisolo lorsqu'il affirme catégoriquement : La promesse biblique de la terre de Judée et de Samarie aux tribus d'Israël n'est pas un contrat de propriété entériné par-devant notaire qui autorise à expulser de leur terre ceux qui y sont nés et qui y vivent. Aussi la solution du conflit du Moyen-Orient passe-t-elle forcément par la justice à rendre au peuple palestinien : telle est la seule voie si l'on veut conquérir la paix.

Nous souffrons et nous nous indignons en constatant que ceux qui ont subi l'un des pires génocides de l'Histoire se sont convertis en bourreaux du peuple palestinien ; nous souffrons et nous nous indignons en constatant que le legs de l'Holocauste est la Nakba. Il est simplement indignant tout court de constater que le sionisme continue de recourir au chantage de l'antisémitisme contre ceux qui s'opposent à ses sévices et à ses crimes. Israël a instrumentalisé et instrumentalise d'une façon éhontée et vile la mémoire des victimes. Et il le fait pour pouvoir agir en toute impunité contre la Palestine. Il va sans dire, au passage, que l'antisémitisme est une plaie occidentale, européenne, dont les Arabes ne sont pas partie prenante. De plus, n'oublions pas que c'est le peuple sémite palestinien qui souffre de l'épuration ethnique pratiquée par l'État colonialiste israélien.

Qu'on me comprenne bien : une chose est de refuser l'antisémitisme, autre chose, très différente, est d'accepter passivement que la barbarie sioniste impose au peuple palestinien un régime d'apartheid. D'un point de vue éthique, quiconque refuse la première doit condamner la seconde.

Qu'il me soit permis une digression nécessaire : il est franchement abusif de confondre sionisme et judaïsme ; nombre d'intellectuels juifs, tels Albert Einstein et Erich Fromm, se sont chargés de nous le rappeler au fil du temps. Et, aujourd'hui, de plus en plus de citoyens conscients au sein même d'Israël, s'opposent ouvertement au sionisme et à ses pratiques terroristes et criminelles.

Il faut le dire clairement : le sionisme, comme vision du monde, est foncièrement raciste. Ces affirmations de Golda Meir, d'un cynisme atterrant, en sont une preuve criante : Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n'y a personne à qui les rendre ! Ce que l'on appelle les Palestiniens n'existe pas. Ce n'était pas comme s'il y avait eu un peuple en Palestine, qui se considérait comme le peuple palestinien, et que nous étions venus, les avions jetés dehors et leur avions enlevé leur pays. Ils n'existaient pas.

Rappelons-nous : c'est dès la fin du XIXe siècle que le sionisme a parlé du retour du peuple juif en Palestine et de la création d'un État national qui lui soit propre. Cette prise de position s'imbriquait parfaitement dans le colonialisme français et britannique, comme il ferait ensuite dans l'impérialisme yankee. L'Occident a, depuis toujours, appuyé et encouragé l'occupation sioniste de la Palestine par la voie militaire.

Lisez et relisez donc ce document qui est connu historiquement comme la Déclaration de Balfour de 1917 : le gouvernement britannique s'arrogeait la faculté de promettre aux juifs un foyer national en Palestine, en dénigrant délibérément la présence et la volonté de ses habitants. Et rappelons que chrétiens et musulmans ont vécu en paix, des siècles durant, en Terre sainte jusqu'à ce que le sionisme ait entrepris de la revendiquer comme sa propriété entière et exclusive.

Rappelons encore que, dès la deuxième décennie du XXe siècle, le sionisme, profitant de l'occupation coloniale de la Palestine par la Grande-Bretagne, a commencé à développer son projet expansionniste. Et qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le peuple palestinien verrait sa tragédie empirer par son expulsion à la fois de son territoire et de l'Histoire. La résolution 181 des Nations Unies - ignominieuse et illégale - recommanda en 1947 la partition de la Palestine en un État juif, en un État arabe et en une zone sous contrôle international (Jérusalem et Bethléem), concédant ainsi - quelle honte ! - 56% du territoire au sionisme pour qu'il y constitue son État. Cette Résolution violait de fait le droit international et bafouait d'une manière flagrante la volonté des grandes majorités arabes : le droit des peuples à l'autodétermination devenait lettre morte.

De 1948 à nos jours, l'État sioniste a poursuivi sa stratégie criminelle contre le peuple palestinien. Pour ce faire, il a toujours pu compter sur un allié inconditionnel : les États-Unis d'Amérique. Et cette inconditionnalité se traduit par un fait bien concret : c'est Israël qui oriente et fixe la politique internationale étasunienne au Moyen-Orient. Edward Saïd, cette grande conscience palestinienne et universelle, soutenait avec force raison que tout accord de paix qui se construirait sur l'alliance avec les USA, loin d'amenuiser le pouvoir du sionisme, le confortera.

Toutefois, contrairement à ce qu'Israël et les États-Unis prétendent faire croire au monde à travers les multinationales de la communication et de l'information, ce qui est arrivé et ce qu'il continue d'arriver en Palestine n'est pas - disons-le avec Saïd - un conflit religieux : c'est un conflit politique marqué du sceau du colonialisme et de l'impérialisme ; ce n'est pas un conflit millénaire : c'est un conflit contemporain ; ce n'est pas un conflit qui est né au Moyen-Orient : c'est un conflit qui est né en Europe.

Quel était et quel est encore le nœud du conflit ? Le fait qu'on privilégie dans les discussions et les analyses la sécurité d'Israël, jamais celle de la Palestine. L'histoire récente le corrobore : il suffit de rappeler la nouvelle équipée génocidaire déclenchée à Gaza par Israël à travers l'opération Plomb durci.

La sécurité de la Palestine ne peut se réduire à la simple reconnaissance d'un auto-gouvernement et d'un auto-contrôle policier limités dans ses « enclaves » de la Rive Ouest du Jourdain et de la bande de Gaza, tout en ignorant non seulement la création de l'État palestinien dans les frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, les droits de ses nationaux et le droit de son peuple à l'autodétermination, mais encore le droit à la compensation et le droit au retour de la moitié de la population palestinienne dispersée dans le monde entier, aux termes de la Résolution 194.

Il n'est pas croyable qu'un pays, Israël, qui doit son existence à une résolution de l'Assemblée générale puisse mépriser à ce point les résolutions émanant des Nations Unies ! Voilà ce que dénonçait le père Miguel D'Escoto quand il réclamait la fin du massacre de la population de Gaza fin 2008 et début 2009.

Monsieur le Secrétaire général ;

Honorables représentants des peuples du monde,

On ne saurait ignorer la crise des Nations Unies. Nous avons soutenu en 2005, devant cette même Assemblée générale, que le modèle des Nations Unies était épuisé. Le fait que le débat sur la question de Palestine ait été ajourné et qu'on soit en train de le saboter ouvertement en est une nouvelle confirmation.

Washington ne cesse de répéter depuis plusieurs jours qu'il opposera son veto, au Conseil de sécurité, à ce qui sera une résolution majoritaire de l'Assemblée générale : à la reconnaissance de la Palestine comme membre de plein droit de l'ONU. Nous avons d'ores et déjà déploré, aux côtés des nations sœurs qui constituent l'Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA), dans laDéclaration de reconnaissance de l'État de Palestine, qu'une aspiration si juste soit bloquée par ce biais. L'Empire, nous le savons tous, prétend dans ce cas comme dans d'autres imposer un deux-poids-deux-mesures dans l'arène internationale : c'est là la double morale yankee qui, tout en violant le droit international en Libye, permet à Israël de faire ce qu'il lui chante, devenant ainsi le principal complice du génocide que la barbarie sioniste commet contre les Palestiniens. Je rappelle une phrase de Saïd qui met bien le doigt sur la plaie : compte tenu des intérêts d'Israël aux États-Unis, la politique de ce pays au Moyen-Orient est donc israélocentriste.

Je voudrais conclure en faisant entendre la voix de Mahmoud Darwish dans son mémorable poème Sur cette terre :

Il y a sur cette terre ce qui mérite de vivre


il y a sur cette terre,

le commencement des commencements,

la fin des fins.

On l'appelait Palestine et on l'appelle désormais Palestine.

Madame, je mérite, parce que vous êtes ma dame,


je mérite de vivre.

Elle continuera de s'appeler la Palestine. La Palestine vivra et vaincra ! Vive la Palestine libre, souveraine et indépendante !

Hugo Chávez Frías


Président de la République bolivarienne du Venezuela

lundi 12 septembre 2011

La Françafrique : un système criminel intégré qui rackette l’Afrique

"La corruption est un serpent, et l'argent gagné malhonêtement un venin" disait Omar bongo Ondimba. Suivant sees propres mots il était un serpent, car roi de la corruption, il arrivait à corrompre ses maitres. Il se remplissait ses alvéoles à venin avec l'argent obtenu en volant le peuple gabonais.


Les révélations de Robert Bourgi, qui ne sont pas une première au demeurant, viennent une fois de plus déchirer le voile opaque d’un système criminel intégré qui a décidé d’enfermer l’Afrique dans un carcan que même le 21éme siècle n’a pas réussi à briser. Les pays du fameux pré carré françafrique et principalement le Gabon sont victimes d'intrigues et d’un racket organisé par une mafia de l’establishment politique français ou les ténors se le disputent à coup de chantage, de menace, de pressions diverses, de corruption les richesses de notre pays le Gabon. En réalité quand on parle de la françafrique, il ne s’agit plus de colonisation mais d’une nouvelle forme de domination et de captation de richesse d’autrui qui passent par le soutien à des dirigeants peu scrupuleux vis-à-vis du bonheur de leur peuple.
L’accusation de Robert Bourgi, le faiseur du dictateur du Gabon, n’est pas nouvelle. Fin 2010, un télégramme diplomatique de l’ambassade américaine au Cameroun dévoilé par Wikileaks parlait de 30 millions d’euros détournés des caisses gabonaises vers le monde politique français
Valery Giscard d’Estaing en juin 2009 dans le Parisien, ne disait pas autre chose. Selon l’Ex président français, Bongo lui aurait confirmé en 1981 qu’il finançait bien les campagnes de Chirac.
Bien que Bourgi veuille dédouaner son ami Sarkozy dans cette affaire des mallettes, mais le scandale provoqué risque de se propager au delà de ce que désire le conseiller officieux de Nicolas Sarkozy. En effet la classe politique française bien connu pour sa complaisance envers les dictateurs qu’ils installent en Afrique est mouillée totalement. Bourgi affirme que la classe politique française, de gauche comme de droite, a bénéficié des largesses des satrapes africains. L’ancien patron de la cellule Afrique, le chiraquien Michel de Bonnecorse affirme dans le livre à paraître de Pierre Péan, la République des mallettes que Sarko Ier a bénéficié de l’argent africain pour financer sa campagne de 2007. Grande argentière et fille d’Omar Bongo, Pascaline avait assisté au 1er meeting de campagne du candidat Sarkozy le 14 janvier 2007. Dans son documentaire « Françafrique, 50 ans sous le sceau du secret », Patrick Benquet avait noté qu’elle s’était assise dans les premiers rangs, réservé aux grands donateurs du parti. Par ailleurs, ces propos tirés du site http://www.bakchich.info/Bongo-le-Omar-bisque-sine,07859.html « L’Elysée a assuré Mme Pascaline qu’Ali les avait piégés, qu’il n’était pas leur favori » démontrent bien que le gros dictateur biafro-gabonais tient par les couilles Sarkozy et compagnie.
Dans un entretien à la chaîne publique Euronews le 15 mars 2011, Saïf Al-Islam Kadhafi, fils du Guide libyen, a affirmé que son pays avait financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy et qu’il publierait prochainement les preuves bancaires de ses assertions.
De même, un faisceau de présomption, confirmé par le film documentaire «Argent roi, la françafrique» fait apparaître que Sarkozy, à l’instar de ses prédécesseurs à la tête de l’Etat français aurait bénéficié des largesses financières du régime Bongo et de beaucoup d’autres dictateurs du carré français en Afrique. Le pouvoir que le satrape équatorial avait sur Sarkozy, au point de l’imposer des ministres et d’en faire démettre ceux qui ne lui plaisaient pas au gouvernement français, est symptomatique à cet égard. Cela confirme, si besoin en est, la nature de l'imbroglio dans lequel est empêtré notre pays.

Nous attendons ces preuves car la vérité libère, elle nous libérera au moins d'une partie de cette françafrique prédatrice et criminelle. En effet, si de tels faits étaient avérés, ils constitueraient une faute pénale, dans le chef de Sarkozy et de son équipe et seraient de nature à invalider l’élection 2007 du président de la République Française. La déchéance de Sarkozy sera énorme et cela portera un rude coup à la françafrique. Pour mémoire, l’association de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy était présidée par Eric Woerth, également trésorier de l’UMP. Ce dernier fait l’objet d’une enquête et d’une procédure pendante sur ces faits. Il n'était que le fusible, en tout cas détenteur des secrets de "l'empereur" Sarko.

En tout cas cela prouvera surtout, que la rumeur selon laquelle, Sarkozy aurait adoubé et soutenu le coup d’Etat d’Ali Bongo au Gabon, parce que ce dernier détiendrait des preuves indiscutables du financement de la campagne électorale de Sarkozy par Omar Bongo et d’autres dictateurs, comme Biya, Sassou Nguesso, Faure Gnassingbé, Deby, Bozizé, etc. Le voyage de François Fillon en Afrique et principalement dans les anciennes colonies procéde de la même logique et ne vise qu'à prélever l'argent pour le financement de la campagne électorale de Sarkozy de 2012.

Dans cette histoire, on peut comprendre la légèreté et la complaisance qui accompagnent les « félicitations françaises » aux lendemains des élections truquées en Afriques. Ce n’est qu’un retour sur investissement pour les dictateurs. Le clan Bongo, détenant des secrets sur des hommes politiques français, a encore de l'avenir devant lui. Car, ce clan usera toujours du chantage contre ces hommes politiques véreux pour continuer à asservir le Gabon grâce à un soutien aveugle à cette dictature. Notre salut doit donc venir de l'eclatement de la vérité en France. Si on fait tomber les soutiens des dictateurs en France on participe à l'émergence des hommes politiques neufs et non corrompus. Cela nous donne toutes les chances d'accéder à une véritable indépendance ou la France ne sera qu'un partenaire économique et politique, peut-être privilégié mais pas prioritaire, en tout cas égal aux autres.

Les gabonais libres militent pour une véritable émergence de l'Afrique par des actions réfléchies et concertées. Elle se présente comme une organisation agitatrice de consciences et d'idées pour susciter des synergies africaines et européennes dans le cadre de l'indépendance véritable et d'un développement global par la liberté, la démocratie et la justice sociale.


Nous considérons que tout africain de la diaspora et d’Europe en particulier, tout africain européen (ceux des africains qui ont la nationalité d'un pays européen) tout européen africain (les européens qui aiment l'Afrique et s'y installent, ou qui ont acquis la nationalité d'un pays africain par adoption, naissance), ou encore tout européen qui ne veut pas être complice d'une criminalité internationale au nom des prétendus intérêts de l'Europe (alors que c'est pour les intérêts d'un petit groupe néocapitaliste) a un devoir de solidarité et doit apporter son aide à l’Afrique dans son désire de liberté, de démocratie, de paix, d'émancipation, bref d'indépendance au sens large.

En réaction à cette vaste machination qui consiste à confisquer la liberté des africains et à museler l'indépendance de l'Afrique nous, en tant que gabonais libres, demandons aux africains-européens de prendre des responsabilités politiques dans tous les partis politiques de leurs pays d'adoption. En somme, dans leurs fonctions et dans leurs vies de tous les jours, à travers l’ensemble de leurs actions, ils doivent essayer d’apporter leur modeste pierre à la construction de l’indépendance de l’Afrique en s'opposant aux actions prédatrices et criminelles du néo conservatisme occidental contre l'Afrique.

Le rejet de la recolonisation du continent, de la françafrique et de la détermination des masses populaires africaines à la combattre est une lutte de tous les africains dignes de ce nom. La prise de conscience est effective chez les africains. Mais cette volonté des peuples d’Afrique est pourtant occultée par les principaux médias occidentaux qui s’illustrent plutôt dans la diffusion à profusion des contre vérités des gouvernements néoconservateurs qui font l’apologie de leurs petites créatures criminogènes qu'ils installent au pouvoir en Afrique. Barak Obama qui avait suscité un véritable espoir d'émancipation de l'Afrique et des africains dans leur droit à la liberté a déçu par des actes contre nature et contre l'Afrique.
C'est pourquoi nous ne pouvons compter que sur nous même. Dans cette optique, nous demandons aux frères africains-européens, africains-américains de n'apporter aucun soutien politique dans le cadre de tous les scrutins à toute personnalité politique d'Europe ou d'Amérique, à tout parti politique qui œuvre pour l'arriération du continent noir, pour le soutien aux dictateurs, pour le soutien à la françafrique

C'est un combat de longue halène, car la lutte n'a pas un seul front, il a plusieurs fronts, comme le dit PC Akendéngué. Nous devrons ouvrir plusieurs fronts car la bête contre laquelle nous luttons est une hydre à plusieurs têtes. Couper celle du Gabon ne suffira pas à abattre la bête. Souvenez-vous, je disais à l'époque que la mort d'Omar Bongo n'entrainera pas nécessairement la mort du système criminel intégré qu'il a créé. On voit bien que c'est le cas aujourd’hui avec cette fois une dimension monarchique et dangereusement prédatrice du pouvoir. Ali Bongo, qui a hérité du Gabon, n'hésite pas à pisser sur les gabonais sans même essayer leur faire croire qu'il pleut. Il fait ce qu'il veut au su et au vu de tous, car il a le "parapluie" françafrique et les godasses prétoriennes de son armée tribale.

Max Massoussa, Ligue des Gabonais Libres

lundi 29 août 2011

ONU des Puissants : Out of Africa !
CRAN - Carrefour de Réflexion et d’Action contre le Racisme Anti-Noir


Appel-Pétition

Signez ici: http://www.petitions24.net/onu_des_puissants__out_of_africa

ONU des Puissants : Out of Africa !

Contre les ingérences extérieures et pour le respect de la Dignité et de la Souveraineté africaines



Depuis 1960, l’Afrique est supposée avoir repris en mains son destin. Mais le bilan des 50 ans d’indépendance qui a été fait l’année dernière est quasi unanimement présenté comme globalement négatif. Le continent reste soumis à de perpétuelles interventions extérieures visant à défendre des intérêts extérieurs qui bloquent son développement et son épanouissement.




Ainsi, à peine refermée la page des commémorations des 50 ans d’indépendance, et comme pour couper l’élan à ceux des Africains déterminés à mettre fin à cette continuelle domination, le continent se trouve coup sur coup violemment agressé dans son aspiration à sa dignité et à la souveraineté de ses Etats. Après la Côte d’Ivoire, la Libye a été visée. L’humiliation et la soumission sont infligées aux Africains avec une volonté annihilatrice, en utilisant le même cadre : l’ONU. Ou d’autres espaces semblables (CPI, FMI, Banque Mondiale, etc.). A la commande : certaines puissances impériales (USA, France, Royaume-Uni) qui font de cette organisation un outil avant tout au service de leurs objectifs stratégiques, autant politiques qu’économiques.



Lors de la création de l’ONU, à la Conférence de San Francisco, le 26 juin 1945, l’un des buts fondamentaux définis dans sa Charte était de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ». A la décolonisation, les « Pays non-alignés » (Egypte, Ghana, Ethiopie, Indonésie, Inde, etc.) pouvaient infléchir l’ONU dans le sens du soutien de ces droits. Avec le délitement et la disparition de ce groupe, l’organisation a pris une autre dérive.



Aujourd’hui, l’ONU sert de plus en plus de cadre d’organisation de la démolition de la souveraineté et de la dignité africaines. A la lumière des faits suivants non-exhaustifs, cette organisation est devenue nuisible pour l’Afrique et avilissante pour les Africains.



L’ONU et l’Afrique : une dérive récolonisatrice et anti-africaine



- Dans la crise libyenne. L’Union Africaine en a été écartée de manière flagrante, humiliante. Ses solutions pacifiques étaient éloignées des objectifs de ceux qui, outrepassant la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, prise pour « protéger les populations civiles », ont décidé de mener une véritable guerre pour liquider purement et simplement un chef d´Etat africain et son régime. Dans ce but précis, ils ont confié le mandat d’une ONU créée pour promouvoir la paix à l’organisation militaire la plus puissante et la plus guerrière du monde, l’OTAN. Devenue armée de l’ONU et assurée d’une impunité totale, cette machine de guerre se livre depuis cinq mois et 7500 « missions » à un véritable carnage au sein de la population civile et contre les infrastructures, par ses bombardements sans discernement. Comme en Côte d’Ivoire, l’ONU a aussi œuvré à ce que l´on arme des rebelles contre l’un de ses Etats membres, au mépris du droit international, du moment où ces rebelles sont soumis aux objectifs des maîtres de l’ONU.

- Lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. La sacro-sainte règle de règlement pacifique de conflit a été également écartée d’emblée. L’ONU a vite servi de cadre à l’action militaire offensive de sa propre « force de paix », alliée à celle de l’ancien colonisateur du pays, la France, et à des rebelles suivistes, avec un seul objectif, quitte à désinformer massivement : nier toute souveraineté aux institutions en place afin de placer à la tête du pays un homme plus enclin à se soumettre aux ordres de la France. Soutenue par l’administration Obama, elle va ainsi tout mettre en œuvre pour légitimer, au moyen de l’ONU, son soutien aux rebelles sous le fallacieux prétexte de préservation des vies humaines. Alors que des atrocités massives ont été commises dans l’Ouest ivoirien, aucun militaire rebelle n’a été à ce jour inquiété ni par le nouveau régime, qui a mis en place une véritable justice des vainqueurs, ni par l´ONU, qui n’actionne toujours pas sa CPI.

- Après la mise en place de la Cour pénale internationale (CPI). Non seulement parmi ses promoteurs les plus zélés figurent ceux qui n’y enverront jamais leurs ressortissants impliqués en Afrique dans des coups d´Etat, assassinats politiques, crimes de guerre ou génocide, de plus la prédominance Noire de ses nombreux prévenus démontre qu’il ne s’agit que d’un « tribunal pour Africains ». Des Africains insoumis. Force est de constater qu´aucun des dictateurs commanditaires ou organisateurs de crimes de guerre n`est inquiété par cette CPI.

- Face aux crimes de guerre et au pillage des ressources dans l’Est du Congo. Malgré ses propres rapports alarmants et accusateurs, l’ONU laisse faire. Les 30 000 hommes qu’elle y a déployés restent privés de toute option militaire contre divers groupes armés se livrant au pillage, à des massacres (plus de 6 millions de morts depuis 1998) et à des viols massifs et sauvages, principalement sur des femmes, parfois à deux pas des camps onusiens. La CPI ne s’y intéresse pas trop, afin de préserver intérêts et alliés des maîtres de l’ONU dans la région.

- Face au génocide du Rwanda. Sans y être impliquée directement, l’ONU a cependant laissé faire aussi. Au plus fort du génocide, elle a ordonné à ses 25 000 Casques bleus déployés sur place de ne pas intervenir. Ni contre les génocidaires, ni pour porter le moindre secours aux victimes, même quand elles frappaient aux portes des camps onusiens. Cette non assistance à personnes en danger contribuera à enfler le nombre du million de victimes du génocide.

- Déjà, lors de la crise du Congo (RDC) en 1960. Les forces onusiennes sollicitées par le 1er ministre Lumumba refuseront de se déployer au Katanga, riche province entrée en sécession avec l’aide de la Belgique, l’ancienne puissance coloniale. Lâché par l’ONU, cible d’un complot téléguidé par la CIA, Lumumba sera assassiné au Katanga. Sa mort précédera de peu celle du secrétaire général de l’ONU, le suédois Dag Hammarskjöld. Très attaché à la souveraineté des nouveaux Etats africains, celui-ci disparut dans un mystérieux accident d’avion, en voulant atterrir au Katanga sécessionniste.



L’ONU a sans doute besoin de l’Afrique. Mais, elle est dressée contre elle. L’Afrique aurait donc raison de se passer de l´ONU. Car, malgré sa noble mission, cette institution est en train de légitimer l’annihilation des droits des peuples africains à s’autogérer. Tout comme l’a fait au 15e siècle l’Eglise légitimant par son onction la traite et l’esclavage des Noirs, l’ONU sert de plus en plus à préserver les intérêts des ex-puissances coloniales qui continuent la spoliation de l’Afrique.



Ce que l’Afrique gagne principalement, en quittant l’ONU



L’Afrique se crée une opportunité historique de remodeler son destin. Collectivement ou individuellement, elle peut redessiner de nouveaux paramètres pour des relations internationales privilégiant avant tout le respect de la dignité africaine et de la souveraineté de ses Etats. En valorisant mieux les atouts de son potentiel économique, elle gagne les moyens concrets de ce respect. Aujourd´hui l’Occident ne se moque plus des Chinois devenus leurs créanciers.



L’Afrique cesse d’offrir sur un plateau d’argent, à ses agresseurs, maîtres de l’ONU, les outils de la démolition de sa dignité et de sa souveraineté. Les agressions et les assassinats des dirigeants peu soumis ne cesseront pas. La mise en péril de la prospérité de l’Occident, avec la montée en puissance des économies émergentes, va encore multiplier la répression féroce de toute velléité d’indépendance, afin de créer, sauvegarder ou renforcer des positions privilégiées. L’Afrique n’a pas à prêter le flan en donnant sa caution objective par sa présence au sein d’une organisation instrumentalisée.




Ce que l’Afrique pourrait « perdre » principalement, en quittant l’ONU



L’aide multilatérale. Il s’agit d’un espace de mendicité avilissant, qui a fait du monde entier développeur patenté de l’Afrique. Pour un résultat nul. La Chine n’a jamais compté sur l’aide internationale. Thomas Sankara, au Burkina Faso, a réussi à s’en passer. A présent que des partenariats gagnants-gagnants sont enfin possibles, il n’y a nul besoin de mendier en étant assis sur de l’or, du pétrole, de l´uranium, du coltan, pour ne citer que quelques unes de ses richesses.



Un espace de dialogue international. Toutefois, les voix africaines ne comptent pas sur cet espace, ni pour les initiatives de paix, ni pour les politiques de développement. Comme sous la colonisation, les Africains n’y ont aucun mot à dire. Ils subissent la dictature des Puissants. Sauf quand cela convient à ces derniers, lorsqu’ils veulent orienter l’ONU vers leurs objectifs, par la promotion notamment de leur « démocratie » alibi à géométrie très variable.




Signez la pétition ! http://www.petitions24.net/onu_des_puissants__out_of_africa




Lors de sa dernière assemblée, en avril de cette année, coïncidant avec la mise en place en Côte d’Ivoire d’un nouveau pouvoir totalement soumis aux intérêts des ennemis de la dignité et de la souveraineté de l’Afrique, le CRAN avait décidé de réfléchir sur une pétition à proposer aux Africains et à tous ceux qui se sentent solidaires de leur aspiration à être respectés.



Comme l’a dit Lumumba, cet artisan et héros de l’émancipation africaine, l’histoire de l’Afrique n’a pas à être écrite à Washington, Londres, Paris ou New York, avec foison de mensonges révisionnistes. C’est aux Africains eux-mêmes d’écrire dignement leur histoire, y compris celle de leur cheminement démocratique !



S’inscrivant dans la même vision, devant l’affront subi en Côte d’Ivoire et en cours en Libye, l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki appelle tous les Africains à « défendre leurs intérêts face à l’Occident » et à « manifester massivement leur refus des ingérences extérieures et leur droit à décider de leur avenir ». Il y va de la dignité, de la souveraineté, de la survie de l’Afrique.



Par la présente pétition, manifestons ce refus et ce droit. Sinon, pour ouvrir un impératif débat sur le bien-fondé d’une présence africaine au sein d’une organisation n’ayant pour l’Afrique d’autre perspective que soumission, humiliations, recolonisation. Au moins comme un premier pas pour ne pas laisser aux générations futures une Afrique sans dignité, sans souveraineté.



CRAN*, Berne, 24 août 2011



MERCI DE FAIRE CIRCULER et SIGNER EN GRAND NOMBRE !

http://www.petitions24.net/onu_des_puissants__out_of_africa

* Créé en 2002 à Berne (Suisse), le CRAN (Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-Noir) n’est pas à confondre avec le CRAN-Conseil représentatif des Associations Noires, créé en 2005 en France. Le CRAN.ch a notamment organisé, en 2006, à Genève, la première et unique Conférence européenne contre le racisme anti-Noir.

Contact : cran02@bluewin.ch

NB: Le réseau Euro Africain pour la liberté et la démocratie soutient l'initiative du CRAN.

lundi 22 août 2011

Les révolutions maquillées, un article du Professeur Michel Chossudovsky qui force notre admiration

Le mouvement de protestation: les dictateurs ne dictent pas, ils obéissent aux ordres

Michel Chossudovsky



“Les dictateurs ne dictent pas, ils obéissent aux ordres”. Ceci est vrai en Egypte, en Tunisie et en Algérie. Les dictateurs sont de manière invariable des marionnettes politiques. Ils ne décident pas.

Le président Hosni Moubarak fut un serviteur fidèle des intérêts économiques occidentaux, tout comme le fut Ben Ali. Le gouvernement national est l’objectif du mouvement de protestation. L’objectif est de se débarrasser de la marionnette plutôt que du marionnettiste. Le slogan en Egypte est “A bas Moubarak, a bas le régime”. Aucuns posters anti-américains n’ont été notés. Le phagocytage et l’influence destructrice des Etats-Unis en Egypte et a travers le Moyen-Orient est sans précédent. Les puissances étrangères qui opèrent derrière la scène sont protégées du mouvement de protestation.
Aucun changement politique d’importance ne se fera sans que le problème de l’interférence étrangère ne soit adressé de manière conséquente par le mouvement de protestation.

L’ambassade américaine du Caire est une entité politique très importante, qui fait de l’ombre de manière invariable au gouvernement national, or, l’ambassade n’est pas une cible du mouvement de protestation. En Egypte, un programme du FMI dévastateur fut imposé en 1991 au sommet de la crise du Golfe et de la guerre. Il fut négocié en échange de l’annulation de la dette militaire de l’Egypte qui s’élevait à quelques milliards de dollars dus aux Etats-Unis, ainsi également que sa participation à la guerre. La dérégulation résultante des prix alimentaires, privatisations massives et mesures d’austérité draconiennes menèrent à un appauvrissement du peuple égyptien et à la déstabilisation de son économie. Le gouvernement de Moubarak fut primé comme étant un “élève modèle du FMI”.

Le rôle du gouvernement Ben Ali en Tunisie fut également de renforcer la médecine mortelle du FMI, qui sur une période de plus de 20 ans, servit à complètement déstabiliser l’économie et à appauvrir la population tunisienne. Ces 23 dernières années, la politique économique et sociale de la Tunisie a été dictée par le consensus de Washington. A la fois Ben Ali et Moubarak sont restés au pouvoir parce que leurs gouvernements respectifs obéissaient et renforçaient de manière effective les diktats du FMI.

De Pinochet à Videla, de Baby Doc Duvalier à Ben Ali en passant par Moubarak, les dictateurs ont été installés par Washington. Historiquement en Amérique latine, les dictateurs étaient installés suite à une série de coups d’Etats militaires. Aujourd’hui, ils sont installés par “des élections libres et justes”, sous la surveillance de la “communauté internationale”.

Notre message au mouvement de protestation :
Les décisions actuelles sont prises à Washington par le département d’Etat américain, au pentagone, à Langley, le quartier général de la CIA, au QG de la Banque Mondiale et au FMI. La relation du “dictateur” avec les intérêts étrangers se doit d’être adressée. Expulsez les marionnettes politiques, mais n’oubliez pas de cibler également les véritables dictateurs. Le mouvement de protestation se doit de focaliser sur le véritable siège de l’autorité politique, il doit cibler l’ambassade des Etats-Unis, la délégation de l’Union Européenne, les missions nationales du FMI et de la Banque Mondiale.

Des changements politiques et sociaux de valeur ne pourront s’effectuer que si l’agenda politico-économique néolibéral est jeté à la poubelle séance tenante.

Régime de remplacement

Si le mouvement de protestation ne s’occupe pas du rôle des puissances étrangères y compris les pressions exercées par les “investisseurs”, les créditeurs extérieurs et les instances financières internationales, l’objectif de la souveraineté nationale ne sera pas atteint. Dans ce cas, ce qui se passera ne sera que le remplacement du régime de manière restreinte, ce qui produira une continuité politique. Les dictateurs sont mis en place et virés ; quand ils sont politiquement discrédités et ne servent plus les intérêts de leurs sponsors américains, ils sont remplacés par un nouveau leader, souvent recruté parmi les rangs de l’opposition.

En Tunisie, l’administration Obama s’est déjà positionnée. Elle entend jouer un “rôle clef” dans le “programme de démocratisation” (en organisant des élections soi-disant justes et libres…). Elle entend également utiliser la situation de crise politique pour affaiblir le rôle de la France et consolider sa position en Afrique du Nord :
“Les Etats-Unis, qui ont été prompts a réagir a l’opportunité de la protestation dans les rues tunisiennes, essaie de pousser son avantage et de demander des réformes démocratiques dans le pays et au delà.”

L’envoyé spécial des USA pour le Moyen-Orient, Jeffrey Feltman, a été le premier étranger à arriver dans le pays après que le président Ben Ali se fut enfui le 14 Janvier et il appela très vite pour des réformes. Il a dit mardi que seules des élections libres et justes renforceraient et donneraient une crédibilité au leadership en lutte du pays nord-africain.

« Je m’attends certainement à ce que nous utilisions l’exemple tunisien dans les négociations avec les autres gouvernements arabes » ajouta l’assistant secrétaire d’Etat Feltman. Il fut détaché dans le pays nord-africain pour offrir l’aide américaine dans la transition turbulente du pouvoir et il rencontra des ministres tunisiens et des figures de la vie sociale. Feltman se rend à Paris mercredi pour discuter de la crise avec les leaders français, renforçant l’impression que les Etats-Unis sont en train de mener le support international pour une nouvelle Tunisie et au détriment de son ex-force coloniale de tutelle : la France. Les nations occidentales ont supporté le régime tunisien déchu en le voyant comme un rempart contre les militants islamistes dans la région nord-africaine.

En 2006, le secrétaire à la défense d’alors Donald Rumsfeld fit un discours à Tunis ou il se félicita de l’évolution du pays.
La secrétaire d’Etat actuelle Hillary Clinton s’immisça avec son discours de Doha au Qatar du 13 Janvier, mettant en garde les leaders arabes de laisser plus de libertés a leurs citoyens ou de risquer une exploitation extrémiste de la situation. “Il n’y a aucun doute que les Etats-Unis essaient de se positionner très rapidement du bon côté “.

Washington parviendra-t-elle à imposer une nouvelle marionnette ?
Cela dépend de la capacité du mouvement de protestation à gérer le rôle insidieux des Etats-Unis dans les affaires intérieures de leur propre pays. Les puissances impérialistes qui ne demandent qu’à prendre en charge la situation ne sont pas mentionnées. Triste ironie du sort, le président Obama a exprimé son soutien au mouvement de protestation. Beaucoup de gens au sein même du mouvement de protestation sont enclins a penser qu’Obama est dévoué a la démocratie et aux droits de l’Homme et est un supporter de l’opposition afin d’éliminer un dictateur, qui fut installé au pouvoir par les Etats-Unis en première instance.

Le cooptage et les leaders d’opposition

Le cooptage des leaders d’opposition majeure et des organisations de société civile dans l’anticipation de l’effondrement d’un gouvernement marionnette autoritaire fait partie intégrante du design de Washington, ceci est appliqué à différentes régions du monde. Le processus de cooptage est effectué et financé par des fondations basées aux Etats-Unis, incluant la NED (National Endowment for Democracy) et Freedom House (FH). Ces deux entités ont des liens directs avec le congrès américain, le conseil en relations étrangères (CFR) et le cartel du gros business US. A la fois la NED et FH sont connus pour avoir des liens avec la CIA.

La NED est activement impliquée en Tunisie, Egypte et Algérie, Freedom House supporte plusieurs organisations de société civile en Egypte. “La NED fut fondée par l’administration Reagan après que fut porté au grand jour l’implication de la CIA dans un rôle de financement secret pour renverser des gouvernements démocratiquement élus, ce qui mena a jeter le discrédit sur les partis, les mouvements, les journaux, livres, magazines et individus qui reçurent des fonds de la CIA.


Comme entité bipartisane qui sollicite la participation des deux partis politiques US ainsi que l’AFL-CIO et la chambre de commerce US, la NED prît en charge le financement des renversements de régimes étrangers, mais de manière ouverte et sous le vocable de “promotion de la démocratie” (Stephen Gowans, January « 2011 « What’s left »). Bien que les Etats-Unis aient supporté Moubarak ces trente dernières années, des fondations américaines avec des liens multiples au département d’Etat (ministère des affaires étrangères US) et au pentagone, ont supporté activement l’opposition politique incluant le mouvement de la société civile. En accord avec la Freedom House : “La société civile égyptienne est à la fois vibrante et refoulée. Il y a des centaines d’ONG qui se sont dévouées à développer les droits civils et politiques dans le pays, opérant dans un environnement hyper-régulé.”(Freedom House Press Releases).


Ironie du sort, Washington supporte la dictature de Moubarak ainsi que ses atrocités, tout en finançant et supportant ses détracteurs, a travers les activités de la FH et de la NED, entre autres.

L’effort de la FH pour stimuler une nouvelle génération d’activistes a mené à de bons succès et le New Generation program en Egypte a gagné une audience dominante localement et internationalement. Des membres égyptiens de tous les groupes de la société civile ont reçu en 2008 un intérêt et une reconnaissance sans précédent jusqu’alors, incluant un meeting a Washington avec le secrétaire d’état, le conseiller a la sécurité et des membres influents du congres. Les mots de Condoleeza Rice furent élogieux en disant que ces membres représentaient “un gros espoir pour le futur de l’Egypte”. Freedom House, http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66& ;program=84

Le double langage politique : discussion avec le “dictateur” et entretien avec “la dissidence”

Sous les auspices de la FH, les dissidents égyptiens et les opposants a Hosni Moubarak furent reçus en Mai 2008 par Condoleeza Rice au département d’état américain et au Congres. En Mai 2009, Hillary Clinton rencontra une délégation de dissidents égyptiens, qui visitèrent Washington sous les auspices de FH. Ce furent des rencontres de haut niveau. Ces mouvements d’opposition qui joue un rôle dans la protestation contre le régime sont programmés pour servir les intérêts américains. Les Etats-Unis sont présentés comme un modèle de liberté et de justice. Ces invitations ont pour but d’instaurer une culture de motivation et de respect aveugle envers les valeurs démocratiques américaines.

Les marionnettistes supportent le mouvement de protestation contre leur propre marionnette

Les marionnettistes encouragent et supportent la dissidence contre leur propre marionnette ?

Ceci s’appelle “la bascule politique” ou la “fabrication du mécontentement”. Supportons le dictateur ainsi que son opposition afin de contrôler cette opposition. Ces actions, menées par la FH et la NED, pour les administrations Bush et Obama maintenant, assurent que les groupes d’actions civiques fondés par les Etats-Unis, ne vont pas diriger leur énergie contre les marionnettistes derrière le régime de Moubarak, à savoir le gouvernement américain.

Ces mouvements civiques égyptiens financés par les Etats-Unis agissent comme des “chevaux de Troie” et deviennent intégrés aux mouvements de protestation. Leur but est de projeter les intérêts des marionnettistes. Elles s’assurent que le mouvement de la base, de la rue, ne va pas s’intéresser au problème élargi de l’interférence étrangère dans les affaires internes d’un État souverain.

Les blogueurs de Facebook et de Twitter sont supportés et financés par Washington

En relation directe avec le mouvement de protestation en Egypte, des groupes divers d’actions civiques financés par des fondations états-uniennes, ont mené la protestation sur Twitter et Facebook : “Activistes du mouvement égyptien Kifaya (Assez), une coalition d’opposants au gouvernement, et le mouvement de la jeunesse du 6 Avril organisèrent la protestation sur facebook et twitter. Les agences de presse occidentales ont reporté que Twitter semblait être bloqué en Egypte tard mardi “.
(Voir Voice of America, Egypt Rocked by Deadly Anti-Government Protests

Le mouvement Kifaya, qui organisa une des premières actions dirigées contre le régime Moubarak en 2004, est supporté par la fondation américaine International Center for Non-Violent Conflict.
A son tour, FH a été impliquée à promouvoir et à entraîner les blogs de facebook et twitter pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord :
Les membres de FH ont acquis des techniques de mobilisation civique, de leadership, de stratégie et de planification et bénéficient d’un réseau d’opportunités a travers des interactions avec des donateurs basés à Washington, les membres ont reçu de petites subventions pour implémenter des initiatives innovantes telles que la promotion de réformes politiques grâce a facebook et la messagerie SMS.

http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66& ;program=84

Du 27 Février au 13 Mars 2010, FH a hébergé 11 blogueurs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (de différentes organisations d’opposition), pour un stage de deux semaines a Washington sur l’étude de nouveau média avancé. Ce stage a appris aux blogueurs un entrainement de sécurité numérique, développement de vidéo numérique, développement de messages et cartographie numérique. A Washington D.C. ces membres ont aussi participé à un briefing au Sénat et au Congres, rencontré des officiels de l’USAID (NDT : également une vitrine de la CIA), du département d’État, ainsi que des médias internationaux incluant Al Jazeera et le Washington Post.

http://www.freedomhouse.org/template.cfm? page=115&program=84&item=87

Tout à chacun peut facilement comprendre l’importance donnée par l’administration américaine à ce programme d’entrainement des blogueurs qui est de plus couplé avec des meetings au sénat, au congrès, au département d’Etat, etc…
Le rôle du mouvement Facebook et Twitter comme expression de la dissidence se doit d’être étudié très attentivement à la lumière des liens de quelques organisations d’action civique avec la Freedom House (FH), la NED et le département d’Etat américain. BBC News World (retransmis au Moyen-Orient) citant des messages internet égyptiens, rapporte que “Les Etats-Unis ont envoyé de l’argent à des groupes pro-démocratie” (BBC News World, 29 Janvier 2011)

La confrérie des frères musulmans

Bien qu’il y ait une interdiction constitutionnelle contre les partis politiques religieux, les membres des “Frères musulmans” élus au parlement égyptien comme étant “indépendants”, ils constituent le bloc parlementaire le plus important.
La confrérie musulmane quoi qu’il en soit ne constitue pas une menace directe aux intérêts politiques et économiques de Washington dans la région. De fait, les agences de renseignement occidentales ont un historique de longue durée dans la collaboration avec la confrérie. Le support logistique de la confrérie par les services secrets britanniques remonte aux années 1940. Dans les années 50, comme le dit l’ex-agent William Baer “La CIA a dirigé son support vers la confrérie a cause de la capacité remarquable de celle-ci à renverser Nasser. (1954-1970 : CIA and the Muslim Brotherhood Ally to Oppose Egyptian President Nasser). Ces liens secrets furent reconduits dans l’ere post-Nasser.

Remarques de conclusion

L’éviction de Moubarak est une possibilité pour la politique étrangère US depuis plusieurs années.
Le remplacement des régimes se doit d’assurer la continuité, tout en donnant l’illusion qu’un changement politique conséquent s’est produit. L’agenda de Washington pour l’Egypte a été de “détourner le mouvement de protestation” et de remplacer Moubarak par une autre marionnette obéissante à la tête de l’Etat égyptien. L’objectif de Washington est de préserver les intérêts des puissances étrangères, de conserver l’agenda économique néolibéral qui a servi à appauvrir la population égyptienne.


Du point de vue de Washington, le remplacement de régime n’a plus besoin de l’installation d’un régime autoritaire militaire comme ce fut le cas aux glorieux jours de l’impérialisme américain. Cela peut-être fait en cooptant des partis politiques, incluant des partis de gauche, en finançant des groupes d’action civique, en infiltrant le mouvement de protestation et en manipulant les élections nationales.

En référence au mouvement de protestation en Egypte, Obama a déclaré le 28 Janvier dans une vidéo diffusée sur You Tube : “Le gouvernement ne doit pas se résoudre à la violence”
La question bien plus fondamentale est de savoir quelle est la source de la violence ?

L’Egypte est le plus gros bénéficiaire d’aide militaire après Israël. L’armée égyptienne est considérée comme étant la base du régime de Moubarak. Les politiques américaines imposées a l’Egypte et le monde arabe depuis plus de 20 ans, couplé avec les “réformes du marché libre” et de la militarisation du Moyen-Orient, sont les causes principales de la violence d’État.
L’intention de l’Amérique est d’utiliser le mouvement de protestation pour installer un nouveau régime. Le mouvement populaire devrait rediriger son énergie : établir la relation entre les Etats-Unis et le dictateur. Enlever du pouvoir la marionnette politique des Etats-Unis, mais sans oublier de cibler les vrais dictateurs.
Détruire le processus de changement de régime. Démanteler le système de réformes néolibérales. Fermer les bases militaires US en Egypte et dans le monde arabe. Etablir un véritable gouvernement souverain.

Michel Chossudovsky est professeur émérite d’économie à l’université d’Ottawa et directeur fondateur du centre de recherche sur la mondialisation.

Traduit de l'anglais par Résistance71; Source : Résistance 71; Source originale : globalresearch.ca

mercredi 10 août 2011

REAL DEM asbl, ONG européenne, dénonce la guerre coloniale contre la Libye

Le Réseau des Européens-Africains, d'Africains-européens, d'européens et d'africains pour la liberté et la démocratie (REAL DEM asbl ONG européenne) tient à marquer sa solidarité envers le peuple Libyen et condamne la guerre néocoloniale, l'usage disproportionnée de la force, les bombardements aveugles mené par ces puissances qui ont, depuis des siècles, fait du mal aux peuples de la Terre.
Après avoir, dans l'impunité la plus totale, assassiné les citoyens de Côte d'Ivoire et d'avoir imposé un pantin qui n'est autre qu'un "gouverneur délégué président" sans réel soutien populaire ni légitimité des urnes, les puissances criminelles occidentales, dirigés par les néo-conspirateurs rééditent leur crime contre le peuple Libyen. Ils viennent soutenir un groupe parmi tant d'autres qui n'a de légitimité que le soutien tacite français, britanique et américain, au détriment de la légitimité étatique et constitutionnelle de la Libye, ceci pour la prédation des richesses de ce pays. c'est inacceptable.

Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ce crime de guerre, ce crime contre le peuple Libyen et la manipulation honteuse de la résolution 1973 de l'ONU par la France et la grande bretagne. Par ces actes, les responsables de ces pays n'ont rien à envier à Hitler et le NAZISME qui ont fait tant de mal à l'humanité. Si ces pays voulaient défendre les peuples opprimés, ils devaient commencer par les peuples qu'ils oppriment eux-mêmes dans des pays vassaux comme le GABON, La Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Togo, le Congo Brazzaville etc, ou ils ont installé des dictatures prédatrices et criminelles qui ont paupérisées leurs peuples. Ils maintiennent pourtant ces dictatures par des élections truquées, des forces armées prétoriennes et leurs armées d'occupations sans tenir compte des voix populaires. S'il est légitime au peuple Libyen de chercher une autre voie pour la gestion du pouvoir d'Etat, il ne revient qu'à lui seul de choisir sa voie sans pression extérieure ni guerre d'occupation. De même, la culture démocratique n'est pas l'apanage des peuples arabes au regard de l'histoire de ce grand peuple. Il lui revient de choisir, en toute connaissance de cause, la voie la mieux adapté à son histoire, à son évolution et à sa culture au regard de l'évolution du monde et du concert des nations. Aucun autre peuple n'a le droit d'imposer à un autre sa culture ni ses lois. C'est pourquoi nous considérons qu'il n'est pas dans le droit des néo-conspirateurs occidentaux à mener une guerre injuste et injustifiable que par la prédation annoncée des richesses libyennes.

En tant qu'européens nous ne pouvons pas accepté un tel déni de droit et un tel mensonge.

Nous considérons que tout africain de la diaspora et d’Europe en particulier, tout africain européen (ceux des africains qui ont la nationalité d'un pays européen) tout européen africain (les européens qui aiment l'afrique et s'y installent, ou qui ont acquis la nationalité d'un pays africain par adoption, naissance), ou encore tout européen qui ne veut pas être complice d'une criminalité internationale au nom des prétendus intérêts de l'Europe (alors que c'est pour les intérêts d'un petit groupe néocapitaliste) a un devoir de solidarité et doit apporter son aide à l’Afrique dans son désire de liberté, de démocratie, de paix, d'émancipation, bref d'indépendance au sens large.

En réaction à cette vaste machination qui consiste à confisquer la liberté des africains et museler l'indépendance de l'Afrique REAL DEM demandent aux africains-européens de prendre des responsabilités politiques dans tous les partis politiques de leurs pays d'adoption. En somme, dans leurs fonctions et dans leurs vies de tous les jours, à travers l’ensemble de leurs actions, ils doivent essayer d’apporter leur modeste pierre à la construction de l’indépendance de l’Afrique en s'opposant aux actions prédatrices et criminelles du néoconservatisme occidental contre l'Afrique.

Ces personnes ont trompé le monde en prétextant qu'ils allaient pour installer une démocratie, mais en fin de compte, ils n'ont qu'un objectif: réduire la Libye et ses infrastructures à néant enfin de s'approprier les marchés de reconstruction quand ils auront installé leur larbin au pouvoir. Ils organiseront une prédation des richesses comme ils le font dans d'autres pays d'Afrique.

Le rejet de la récolonisation du continent, de la françafrique et de la détermination des masses populaires africaines à la combattre est une lutte de tous les africains dignes de ce nom. Cette volonté des peuples d’Afrique est pourtant occultée par les principaux médias occidentaux qui s’illustrent plutôt dans la diffusion à profusion des contre vérités des gouvernements néo-conservateurs qui font l’apologie de leurs petites créatures criminogènes qu'ils installent au pouvoir en Afrique. Barack Obama qui avait suscité un véritable espoir d'émancipation de l'Afrique et des africains dans leur droit à la liberté a déçu par des actes contre nature et contre l'Afrique.
REAL DEM asbl demande aux fréres africains-européens, africains-américains de n'apporter aucun soutien politique dans le cadre de tous les scrutins à toute personnalité politique d'europe ou d'amérique, à tout parti politique qui oeuvre pour l'arriération du continent noir, pour le soutien aux dictateurs, pour le soutien à la françafrique,

Comme en cote d'Ivoire nous soutenons la légitime défense du peuple Libyen à combatte tous ceux qui veulent recoloniser l'Afrique. La résistance patriotique contre l'asservissement et contre néo-esclavagisme occidental des Libyens en particulier et de tout les africains en général est un devoir d'honneur et de libération que tous les africains doivent s'approprier. ce combat est celui de toute l’Afrique pour son indépendance et sa souveraineté effective.

C'est pourquoi, Nous, membres du REAL DEM asbl, ONG européenne, rendons un vibrant hommage aux héroïques défenseurs de la souveraineté de la Jamahiriya, mais aussi de la Côte d'Ivoire, et de tous les autres pays africains tombés sur le champ d’honneur. Nous encourageons toutes les personnes éprises de liberté et de démocratie véritables à soutenir cette lutte qui est une lutte pour l'humanité, car la liberté est la condition naturelle de l'être humain. Un humain qui n'est pas libre n'est pas un humain.

John HARRINGTON
porte paroles de REAL DEM asbl ONG européenne

lundi 18 juillet 2011

Le financement des partis politiques français par les dictatures africaines

Le voyage de François Fillon en Afrique et principalement dans les anciennes colonies ne visent qu'à prélever l'argent pour le financement de Sarkozy pour sa campagne électorale. visionner le film Argent roi, la françafrique

dimanche 17 juillet 2011

Première apparution publique de Charles Blé Goudé le 16 juillet 2011

http://www.dailymotion.com/video/xjy69f_premiere-apparution-publique-de-charles-ble-goude-le-16-juillet-2011_news#from=embediframe

Pour ceux qui disaient que Blé Goudé est mort, nous avons aujourd'hui la preuve visuelle qu'il est bien vivant et en forme pour la bataille de la liberté, de la démocratie et de la justice sociale. Il y a ceux qui aiment le voyage et il y a ceux qui préfère la destination, Blé Goudé est un symbole de la nouvelle Afrique, celle qui refuse de se coucher et qui a décidé de se tenir debout et de marcher vers son destin. Devant la crainte d'un avenir incertain beaucoup d'africains sombrent dans le desespoir, il faut que ceux-ci comprennent que ce n'est pas par les larmes que nous obtiendront notre liberté que nous avons perdu par les armes, mais par un combat farouche et sans repis contre les tenants du foccartisme et de la France néocoloniale qui a décidé de confisqué la liberté des noirs. A ceux-là nous disons avec Nietzche "L’arme la plus puissante sur terre, c’est l’âme humaine nourri par la rage" (mais aussi la haine contre ceux qui violent notre liberté). Ne désarmons pas et continuons la lutte pour une Afrique libre et démocratique.

John Harrington, porte parole de REAL DEM



mercredi 6 juillet 2011

Lettre ouverte à Luis Moreno-Ocampo à propos d'une utilisation selective et partiale du droit international par le député Allemand Jürgen Todenhöfer


Ancien député (chrétien-démocrate) de Rhénanie-Palatinat au Budestag (1972-1990). Aujourd’hui l’un des principaux leaders de l’opposition allemande aux interventions militaires en Afghanistan et en Irak. Le magistrat et ancien député allemand Jürgen Todenhöfer s’interroge sur les raisons qui ont conduit le procureur Luis Moreno-Ocampo à inculper le président soudanais, mais pas le président états-unien ou le Premier ministre britannique, alors que les faits reprochés sont plus graves encore.


Monsieur,
Comme toutes celles et tous ceux pour qui l’application universelle des droits humains est importante, je salue le fait que vous veuillez vous pencher sur le comportement du président soudanais, Omar Hassan al-Bashir. Les crimes contre l’humanité ne doivent pas rester impunis. Que le coupable soit un chef d’État en fonction ne joue aucun rôle, comme vous l’avez fait remarquer. Dans la mesure où vous êtes en possession de preuves, vous devez ouvrir un processus d’inculpation.
En tant qu’ancien juge, je me permets néanmoins de poser la question de savoir pourquoi vous n’agissez pas avec la même dureté et équité contre les responsables de la guerre en Irak – notamment contre le président des États-Unis, George W. Bush et l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair.
Cette guerre, déclenchée sur la base de mensonges, était – selon les dires de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan – « illégale », et représente une violation du droit international. Il était évident pour tout un chacun qu’on ne se trouvait pas dans un cas de défense. Il n’y eut pas de décision du Conseil de sécurité de l’ONU. Suite à cela, le Tribunal administratif fédéral allemand a lui aussi classifié en 2005 la guerre contre l’Irak comme étant contraire au droit international.
Selon une étude publiée en 2006 dans la célèbre revue médicale britannique The Lancet, plus de 600 000 civils irakiens furent tués au cours de cette guerre d’agression, en grande partie par les troupes états-uniennes. De son côté, l’institut de sondage britannique Opinion Research Business (ORB), a révélé qu’actuellement le nombre des victimes civiles dépasse le million. Outre cela, un million de personnes furent blessées, près de cinq millions sont en fuite. Cette souffrance et ces massacres exigent réparation.
La Cour pénale internationale doit donc se poser la question si elle est vraiment un tribunal mondial, dont les lois sont valables pour tout le monde ou si elle n’est qu’un tribunal pénal des pays occidentaux contre les pays non-occidentaux – un tribunal des puissants contre les faibles. Que jusqu’à présent, seuls des politiciens de petits pays aient été inculpés, laisse rêveur.
En ce qui concerne la forme, vous pourriez, bien sûr, renvoyer au fait que les États-Unis, au contraire de la Grande-Bretagne, n’ont jamais ratifié le Statut de Rome qui est à la base de la Cour pénale internationale et que, de ce fait, il n’est pas possible d’inculper le président des États-Unis. Si telle est la situation, vous ne pouvez pas non plus inculper le président du Soudan, car son pays n’a pas non plus reconnu la Cour pénale internationale.
Dans les attendus du tribunal de Nuremberg on trouve ceci : « Déclencher une guerre d’agression est le pire crime sur le plan international, qui ne se distingue des autres crimes de guerre que par le fait qu’elle réunit toutes les horreurs en les multipliant. »
A l’époque, le procureur général états-unien, Robert Jackson, – d’une certaine manière votre prédécesseur – s’exprima de la manière suivante : « Nous serons jugés demain par l’histoire avec la même mesure que celle que nous utilisons aujourd’hui envers les accusés […]. Le droit de la guerre n’est pas valable que pour les criminels des pays vaincus. »
Dernièrement, une jeune musulmane me demanda combien de centaines de milliers de victimes innocentes un chef d’Etat occidental pouvait tuer sans être poursuivi. Quelle réponse peut-on donner en tant que partisan de valeurs universelles telles que la dignité humaine et l’équité ? Je vous saurais infiniment gré de m’informer des raisons qui pourraient aller à l’encontre d’une inculpation de George W. Bush et Tony Blair.
Jürgen Todenhöfer