lundi 29 août 2011

ONU des Puissants : Out of Africa !
CRAN - Carrefour de Réflexion et d’Action contre le Racisme Anti-Noir


Appel-Pétition

Signez ici: http://www.petitions24.net/onu_des_puissants__out_of_africa

ONU des Puissants : Out of Africa !

Contre les ingérences extérieures et pour le respect de la Dignité et de la Souveraineté africaines



Depuis 1960, l’Afrique est supposée avoir repris en mains son destin. Mais le bilan des 50 ans d’indépendance qui a été fait l’année dernière est quasi unanimement présenté comme globalement négatif. Le continent reste soumis à de perpétuelles interventions extérieures visant à défendre des intérêts extérieurs qui bloquent son développement et son épanouissement.




Ainsi, à peine refermée la page des commémorations des 50 ans d’indépendance, et comme pour couper l’élan à ceux des Africains déterminés à mettre fin à cette continuelle domination, le continent se trouve coup sur coup violemment agressé dans son aspiration à sa dignité et à la souveraineté de ses Etats. Après la Côte d’Ivoire, la Libye a été visée. L’humiliation et la soumission sont infligées aux Africains avec une volonté annihilatrice, en utilisant le même cadre : l’ONU. Ou d’autres espaces semblables (CPI, FMI, Banque Mondiale, etc.). A la commande : certaines puissances impériales (USA, France, Royaume-Uni) qui font de cette organisation un outil avant tout au service de leurs objectifs stratégiques, autant politiques qu’économiques.



Lors de la création de l’ONU, à la Conférence de San Francisco, le 26 juin 1945, l’un des buts fondamentaux définis dans sa Charte était de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ». A la décolonisation, les « Pays non-alignés » (Egypte, Ghana, Ethiopie, Indonésie, Inde, etc.) pouvaient infléchir l’ONU dans le sens du soutien de ces droits. Avec le délitement et la disparition de ce groupe, l’organisation a pris une autre dérive.



Aujourd’hui, l’ONU sert de plus en plus de cadre d’organisation de la démolition de la souveraineté et de la dignité africaines. A la lumière des faits suivants non-exhaustifs, cette organisation est devenue nuisible pour l’Afrique et avilissante pour les Africains.



L’ONU et l’Afrique : une dérive récolonisatrice et anti-africaine



- Dans la crise libyenne. L’Union Africaine en a été écartée de manière flagrante, humiliante. Ses solutions pacifiques étaient éloignées des objectifs de ceux qui, outrepassant la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, prise pour « protéger les populations civiles », ont décidé de mener une véritable guerre pour liquider purement et simplement un chef d´Etat africain et son régime. Dans ce but précis, ils ont confié le mandat d’une ONU créée pour promouvoir la paix à l’organisation militaire la plus puissante et la plus guerrière du monde, l’OTAN. Devenue armée de l’ONU et assurée d’une impunité totale, cette machine de guerre se livre depuis cinq mois et 7500 « missions » à un véritable carnage au sein de la population civile et contre les infrastructures, par ses bombardements sans discernement. Comme en Côte d’Ivoire, l’ONU a aussi œuvré à ce que l´on arme des rebelles contre l’un de ses Etats membres, au mépris du droit international, du moment où ces rebelles sont soumis aux objectifs des maîtres de l’ONU.

- Lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. La sacro-sainte règle de règlement pacifique de conflit a été également écartée d’emblée. L’ONU a vite servi de cadre à l’action militaire offensive de sa propre « force de paix », alliée à celle de l’ancien colonisateur du pays, la France, et à des rebelles suivistes, avec un seul objectif, quitte à désinformer massivement : nier toute souveraineté aux institutions en place afin de placer à la tête du pays un homme plus enclin à se soumettre aux ordres de la France. Soutenue par l’administration Obama, elle va ainsi tout mettre en œuvre pour légitimer, au moyen de l’ONU, son soutien aux rebelles sous le fallacieux prétexte de préservation des vies humaines. Alors que des atrocités massives ont été commises dans l’Ouest ivoirien, aucun militaire rebelle n’a été à ce jour inquiété ni par le nouveau régime, qui a mis en place une véritable justice des vainqueurs, ni par l´ONU, qui n’actionne toujours pas sa CPI.

- Après la mise en place de la Cour pénale internationale (CPI). Non seulement parmi ses promoteurs les plus zélés figurent ceux qui n’y enverront jamais leurs ressortissants impliqués en Afrique dans des coups d´Etat, assassinats politiques, crimes de guerre ou génocide, de plus la prédominance Noire de ses nombreux prévenus démontre qu’il ne s’agit que d’un « tribunal pour Africains ». Des Africains insoumis. Force est de constater qu´aucun des dictateurs commanditaires ou organisateurs de crimes de guerre n`est inquiété par cette CPI.

- Face aux crimes de guerre et au pillage des ressources dans l’Est du Congo. Malgré ses propres rapports alarmants et accusateurs, l’ONU laisse faire. Les 30 000 hommes qu’elle y a déployés restent privés de toute option militaire contre divers groupes armés se livrant au pillage, à des massacres (plus de 6 millions de morts depuis 1998) et à des viols massifs et sauvages, principalement sur des femmes, parfois à deux pas des camps onusiens. La CPI ne s’y intéresse pas trop, afin de préserver intérêts et alliés des maîtres de l’ONU dans la région.

- Face au génocide du Rwanda. Sans y être impliquée directement, l’ONU a cependant laissé faire aussi. Au plus fort du génocide, elle a ordonné à ses 25 000 Casques bleus déployés sur place de ne pas intervenir. Ni contre les génocidaires, ni pour porter le moindre secours aux victimes, même quand elles frappaient aux portes des camps onusiens. Cette non assistance à personnes en danger contribuera à enfler le nombre du million de victimes du génocide.

- Déjà, lors de la crise du Congo (RDC) en 1960. Les forces onusiennes sollicitées par le 1er ministre Lumumba refuseront de se déployer au Katanga, riche province entrée en sécession avec l’aide de la Belgique, l’ancienne puissance coloniale. Lâché par l’ONU, cible d’un complot téléguidé par la CIA, Lumumba sera assassiné au Katanga. Sa mort précédera de peu celle du secrétaire général de l’ONU, le suédois Dag Hammarskjöld. Très attaché à la souveraineté des nouveaux Etats africains, celui-ci disparut dans un mystérieux accident d’avion, en voulant atterrir au Katanga sécessionniste.



L’ONU a sans doute besoin de l’Afrique. Mais, elle est dressée contre elle. L’Afrique aurait donc raison de se passer de l´ONU. Car, malgré sa noble mission, cette institution est en train de légitimer l’annihilation des droits des peuples africains à s’autogérer. Tout comme l’a fait au 15e siècle l’Eglise légitimant par son onction la traite et l’esclavage des Noirs, l’ONU sert de plus en plus à préserver les intérêts des ex-puissances coloniales qui continuent la spoliation de l’Afrique.



Ce que l’Afrique gagne principalement, en quittant l’ONU



L’Afrique se crée une opportunité historique de remodeler son destin. Collectivement ou individuellement, elle peut redessiner de nouveaux paramètres pour des relations internationales privilégiant avant tout le respect de la dignité africaine et de la souveraineté de ses Etats. En valorisant mieux les atouts de son potentiel économique, elle gagne les moyens concrets de ce respect. Aujourd´hui l’Occident ne se moque plus des Chinois devenus leurs créanciers.



L’Afrique cesse d’offrir sur un plateau d’argent, à ses agresseurs, maîtres de l’ONU, les outils de la démolition de sa dignité et de sa souveraineté. Les agressions et les assassinats des dirigeants peu soumis ne cesseront pas. La mise en péril de la prospérité de l’Occident, avec la montée en puissance des économies émergentes, va encore multiplier la répression féroce de toute velléité d’indépendance, afin de créer, sauvegarder ou renforcer des positions privilégiées. L’Afrique n’a pas à prêter le flan en donnant sa caution objective par sa présence au sein d’une organisation instrumentalisée.




Ce que l’Afrique pourrait « perdre » principalement, en quittant l’ONU



L’aide multilatérale. Il s’agit d’un espace de mendicité avilissant, qui a fait du monde entier développeur patenté de l’Afrique. Pour un résultat nul. La Chine n’a jamais compté sur l’aide internationale. Thomas Sankara, au Burkina Faso, a réussi à s’en passer. A présent que des partenariats gagnants-gagnants sont enfin possibles, il n’y a nul besoin de mendier en étant assis sur de l’or, du pétrole, de l´uranium, du coltan, pour ne citer que quelques unes de ses richesses.



Un espace de dialogue international. Toutefois, les voix africaines ne comptent pas sur cet espace, ni pour les initiatives de paix, ni pour les politiques de développement. Comme sous la colonisation, les Africains n’y ont aucun mot à dire. Ils subissent la dictature des Puissants. Sauf quand cela convient à ces derniers, lorsqu’ils veulent orienter l’ONU vers leurs objectifs, par la promotion notamment de leur « démocratie » alibi à géométrie très variable.




Signez la pétition ! http://www.petitions24.net/onu_des_puissants__out_of_africa




Lors de sa dernière assemblée, en avril de cette année, coïncidant avec la mise en place en Côte d’Ivoire d’un nouveau pouvoir totalement soumis aux intérêts des ennemis de la dignité et de la souveraineté de l’Afrique, le CRAN avait décidé de réfléchir sur une pétition à proposer aux Africains et à tous ceux qui se sentent solidaires de leur aspiration à être respectés.



Comme l’a dit Lumumba, cet artisan et héros de l’émancipation africaine, l’histoire de l’Afrique n’a pas à être écrite à Washington, Londres, Paris ou New York, avec foison de mensonges révisionnistes. C’est aux Africains eux-mêmes d’écrire dignement leur histoire, y compris celle de leur cheminement démocratique !



S’inscrivant dans la même vision, devant l’affront subi en Côte d’Ivoire et en cours en Libye, l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki appelle tous les Africains à « défendre leurs intérêts face à l’Occident » et à « manifester massivement leur refus des ingérences extérieures et leur droit à décider de leur avenir ». Il y va de la dignité, de la souveraineté, de la survie de l’Afrique.



Par la présente pétition, manifestons ce refus et ce droit. Sinon, pour ouvrir un impératif débat sur le bien-fondé d’une présence africaine au sein d’une organisation n’ayant pour l’Afrique d’autre perspective que soumission, humiliations, recolonisation. Au moins comme un premier pas pour ne pas laisser aux générations futures une Afrique sans dignité, sans souveraineté.



CRAN*, Berne, 24 août 2011



MERCI DE FAIRE CIRCULER et SIGNER EN GRAND NOMBRE !

http://www.petitions24.net/onu_des_puissants__out_of_africa

* Créé en 2002 à Berne (Suisse), le CRAN (Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-Noir) n’est pas à confondre avec le CRAN-Conseil représentatif des Associations Noires, créé en 2005 en France. Le CRAN.ch a notamment organisé, en 2006, à Genève, la première et unique Conférence européenne contre le racisme anti-Noir.

Contact : cran02@bluewin.ch

NB: Le réseau Euro Africain pour la liberté et la démocratie soutient l'initiative du CRAN.

lundi 22 août 2011

Les révolutions maquillées, un article du Professeur Michel Chossudovsky qui force notre admiration

Le mouvement de protestation: les dictateurs ne dictent pas, ils obéissent aux ordres

Michel Chossudovsky



“Les dictateurs ne dictent pas, ils obéissent aux ordres”. Ceci est vrai en Egypte, en Tunisie et en Algérie. Les dictateurs sont de manière invariable des marionnettes politiques. Ils ne décident pas.

Le président Hosni Moubarak fut un serviteur fidèle des intérêts économiques occidentaux, tout comme le fut Ben Ali. Le gouvernement national est l’objectif du mouvement de protestation. L’objectif est de se débarrasser de la marionnette plutôt que du marionnettiste. Le slogan en Egypte est “A bas Moubarak, a bas le régime”. Aucuns posters anti-américains n’ont été notés. Le phagocytage et l’influence destructrice des Etats-Unis en Egypte et a travers le Moyen-Orient est sans précédent. Les puissances étrangères qui opèrent derrière la scène sont protégées du mouvement de protestation.
Aucun changement politique d’importance ne se fera sans que le problème de l’interférence étrangère ne soit adressé de manière conséquente par le mouvement de protestation.

L’ambassade américaine du Caire est une entité politique très importante, qui fait de l’ombre de manière invariable au gouvernement national, or, l’ambassade n’est pas une cible du mouvement de protestation. En Egypte, un programme du FMI dévastateur fut imposé en 1991 au sommet de la crise du Golfe et de la guerre. Il fut négocié en échange de l’annulation de la dette militaire de l’Egypte qui s’élevait à quelques milliards de dollars dus aux Etats-Unis, ainsi également que sa participation à la guerre. La dérégulation résultante des prix alimentaires, privatisations massives et mesures d’austérité draconiennes menèrent à un appauvrissement du peuple égyptien et à la déstabilisation de son économie. Le gouvernement de Moubarak fut primé comme étant un “élève modèle du FMI”.

Le rôle du gouvernement Ben Ali en Tunisie fut également de renforcer la médecine mortelle du FMI, qui sur une période de plus de 20 ans, servit à complètement déstabiliser l’économie et à appauvrir la population tunisienne. Ces 23 dernières années, la politique économique et sociale de la Tunisie a été dictée par le consensus de Washington. A la fois Ben Ali et Moubarak sont restés au pouvoir parce que leurs gouvernements respectifs obéissaient et renforçaient de manière effective les diktats du FMI.

De Pinochet à Videla, de Baby Doc Duvalier à Ben Ali en passant par Moubarak, les dictateurs ont été installés par Washington. Historiquement en Amérique latine, les dictateurs étaient installés suite à une série de coups d’Etats militaires. Aujourd’hui, ils sont installés par “des élections libres et justes”, sous la surveillance de la “communauté internationale”.

Notre message au mouvement de protestation :
Les décisions actuelles sont prises à Washington par le département d’Etat américain, au pentagone, à Langley, le quartier général de la CIA, au QG de la Banque Mondiale et au FMI. La relation du “dictateur” avec les intérêts étrangers se doit d’être adressée. Expulsez les marionnettes politiques, mais n’oubliez pas de cibler également les véritables dictateurs. Le mouvement de protestation se doit de focaliser sur le véritable siège de l’autorité politique, il doit cibler l’ambassade des Etats-Unis, la délégation de l’Union Européenne, les missions nationales du FMI et de la Banque Mondiale.

Des changements politiques et sociaux de valeur ne pourront s’effectuer que si l’agenda politico-économique néolibéral est jeté à la poubelle séance tenante.

Régime de remplacement

Si le mouvement de protestation ne s’occupe pas du rôle des puissances étrangères y compris les pressions exercées par les “investisseurs”, les créditeurs extérieurs et les instances financières internationales, l’objectif de la souveraineté nationale ne sera pas atteint. Dans ce cas, ce qui se passera ne sera que le remplacement du régime de manière restreinte, ce qui produira une continuité politique. Les dictateurs sont mis en place et virés ; quand ils sont politiquement discrédités et ne servent plus les intérêts de leurs sponsors américains, ils sont remplacés par un nouveau leader, souvent recruté parmi les rangs de l’opposition.

En Tunisie, l’administration Obama s’est déjà positionnée. Elle entend jouer un “rôle clef” dans le “programme de démocratisation” (en organisant des élections soi-disant justes et libres…). Elle entend également utiliser la situation de crise politique pour affaiblir le rôle de la France et consolider sa position en Afrique du Nord :
“Les Etats-Unis, qui ont été prompts a réagir a l’opportunité de la protestation dans les rues tunisiennes, essaie de pousser son avantage et de demander des réformes démocratiques dans le pays et au delà.”

L’envoyé spécial des USA pour le Moyen-Orient, Jeffrey Feltman, a été le premier étranger à arriver dans le pays après que le président Ben Ali se fut enfui le 14 Janvier et il appela très vite pour des réformes. Il a dit mardi que seules des élections libres et justes renforceraient et donneraient une crédibilité au leadership en lutte du pays nord-africain.

« Je m’attends certainement à ce que nous utilisions l’exemple tunisien dans les négociations avec les autres gouvernements arabes » ajouta l’assistant secrétaire d’Etat Feltman. Il fut détaché dans le pays nord-africain pour offrir l’aide américaine dans la transition turbulente du pouvoir et il rencontra des ministres tunisiens et des figures de la vie sociale. Feltman se rend à Paris mercredi pour discuter de la crise avec les leaders français, renforçant l’impression que les Etats-Unis sont en train de mener le support international pour une nouvelle Tunisie et au détriment de son ex-force coloniale de tutelle : la France. Les nations occidentales ont supporté le régime tunisien déchu en le voyant comme un rempart contre les militants islamistes dans la région nord-africaine.

En 2006, le secrétaire à la défense d’alors Donald Rumsfeld fit un discours à Tunis ou il se félicita de l’évolution du pays.
La secrétaire d’Etat actuelle Hillary Clinton s’immisça avec son discours de Doha au Qatar du 13 Janvier, mettant en garde les leaders arabes de laisser plus de libertés a leurs citoyens ou de risquer une exploitation extrémiste de la situation. “Il n’y a aucun doute que les Etats-Unis essaient de se positionner très rapidement du bon côté “.

Washington parviendra-t-elle à imposer une nouvelle marionnette ?
Cela dépend de la capacité du mouvement de protestation à gérer le rôle insidieux des Etats-Unis dans les affaires intérieures de leur propre pays. Les puissances impérialistes qui ne demandent qu’à prendre en charge la situation ne sont pas mentionnées. Triste ironie du sort, le président Obama a exprimé son soutien au mouvement de protestation. Beaucoup de gens au sein même du mouvement de protestation sont enclins a penser qu’Obama est dévoué a la démocratie et aux droits de l’Homme et est un supporter de l’opposition afin d’éliminer un dictateur, qui fut installé au pouvoir par les Etats-Unis en première instance.

Le cooptage et les leaders d’opposition

Le cooptage des leaders d’opposition majeure et des organisations de société civile dans l’anticipation de l’effondrement d’un gouvernement marionnette autoritaire fait partie intégrante du design de Washington, ceci est appliqué à différentes régions du monde. Le processus de cooptage est effectué et financé par des fondations basées aux Etats-Unis, incluant la NED (National Endowment for Democracy) et Freedom House (FH). Ces deux entités ont des liens directs avec le congrès américain, le conseil en relations étrangères (CFR) et le cartel du gros business US. A la fois la NED et FH sont connus pour avoir des liens avec la CIA.

La NED est activement impliquée en Tunisie, Egypte et Algérie, Freedom House supporte plusieurs organisations de société civile en Egypte. “La NED fut fondée par l’administration Reagan après que fut porté au grand jour l’implication de la CIA dans un rôle de financement secret pour renverser des gouvernements démocratiquement élus, ce qui mena a jeter le discrédit sur les partis, les mouvements, les journaux, livres, magazines et individus qui reçurent des fonds de la CIA.


Comme entité bipartisane qui sollicite la participation des deux partis politiques US ainsi que l’AFL-CIO et la chambre de commerce US, la NED prît en charge le financement des renversements de régimes étrangers, mais de manière ouverte et sous le vocable de “promotion de la démocratie” (Stephen Gowans, January « 2011 « What’s left »). Bien que les Etats-Unis aient supporté Moubarak ces trente dernières années, des fondations américaines avec des liens multiples au département d’Etat (ministère des affaires étrangères US) et au pentagone, ont supporté activement l’opposition politique incluant le mouvement de la société civile. En accord avec la Freedom House : “La société civile égyptienne est à la fois vibrante et refoulée. Il y a des centaines d’ONG qui se sont dévouées à développer les droits civils et politiques dans le pays, opérant dans un environnement hyper-régulé.”(Freedom House Press Releases).


Ironie du sort, Washington supporte la dictature de Moubarak ainsi que ses atrocités, tout en finançant et supportant ses détracteurs, a travers les activités de la FH et de la NED, entre autres.

L’effort de la FH pour stimuler une nouvelle génération d’activistes a mené à de bons succès et le New Generation program en Egypte a gagné une audience dominante localement et internationalement. Des membres égyptiens de tous les groupes de la société civile ont reçu en 2008 un intérêt et une reconnaissance sans précédent jusqu’alors, incluant un meeting a Washington avec le secrétaire d’état, le conseiller a la sécurité et des membres influents du congres. Les mots de Condoleeza Rice furent élogieux en disant que ces membres représentaient “un gros espoir pour le futur de l’Egypte”. Freedom House, http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66& ;program=84

Le double langage politique : discussion avec le “dictateur” et entretien avec “la dissidence”

Sous les auspices de la FH, les dissidents égyptiens et les opposants a Hosni Moubarak furent reçus en Mai 2008 par Condoleeza Rice au département d’état américain et au Congres. En Mai 2009, Hillary Clinton rencontra une délégation de dissidents égyptiens, qui visitèrent Washington sous les auspices de FH. Ce furent des rencontres de haut niveau. Ces mouvements d’opposition qui joue un rôle dans la protestation contre le régime sont programmés pour servir les intérêts américains. Les Etats-Unis sont présentés comme un modèle de liberté et de justice. Ces invitations ont pour but d’instaurer une culture de motivation et de respect aveugle envers les valeurs démocratiques américaines.

Les marionnettistes supportent le mouvement de protestation contre leur propre marionnette

Les marionnettistes encouragent et supportent la dissidence contre leur propre marionnette ?

Ceci s’appelle “la bascule politique” ou la “fabrication du mécontentement”. Supportons le dictateur ainsi que son opposition afin de contrôler cette opposition. Ces actions, menées par la FH et la NED, pour les administrations Bush et Obama maintenant, assurent que les groupes d’actions civiques fondés par les Etats-Unis, ne vont pas diriger leur énergie contre les marionnettistes derrière le régime de Moubarak, à savoir le gouvernement américain.

Ces mouvements civiques égyptiens financés par les Etats-Unis agissent comme des “chevaux de Troie” et deviennent intégrés aux mouvements de protestation. Leur but est de projeter les intérêts des marionnettistes. Elles s’assurent que le mouvement de la base, de la rue, ne va pas s’intéresser au problème élargi de l’interférence étrangère dans les affaires internes d’un État souverain.

Les blogueurs de Facebook et de Twitter sont supportés et financés par Washington

En relation directe avec le mouvement de protestation en Egypte, des groupes divers d’actions civiques financés par des fondations états-uniennes, ont mené la protestation sur Twitter et Facebook : “Activistes du mouvement égyptien Kifaya (Assez), une coalition d’opposants au gouvernement, et le mouvement de la jeunesse du 6 Avril organisèrent la protestation sur facebook et twitter. Les agences de presse occidentales ont reporté que Twitter semblait être bloqué en Egypte tard mardi “.
(Voir Voice of America, Egypt Rocked by Deadly Anti-Government Protests

Le mouvement Kifaya, qui organisa une des premières actions dirigées contre le régime Moubarak en 2004, est supporté par la fondation américaine International Center for Non-Violent Conflict.
A son tour, FH a été impliquée à promouvoir et à entraîner les blogs de facebook et twitter pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord :
Les membres de FH ont acquis des techniques de mobilisation civique, de leadership, de stratégie et de planification et bénéficient d’un réseau d’opportunités a travers des interactions avec des donateurs basés à Washington, les membres ont reçu de petites subventions pour implémenter des initiatives innovantes telles que la promotion de réformes politiques grâce a facebook et la messagerie SMS.

http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=66& ;program=84

Du 27 Février au 13 Mars 2010, FH a hébergé 11 blogueurs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (de différentes organisations d’opposition), pour un stage de deux semaines a Washington sur l’étude de nouveau média avancé. Ce stage a appris aux blogueurs un entrainement de sécurité numérique, développement de vidéo numérique, développement de messages et cartographie numérique. A Washington D.C. ces membres ont aussi participé à un briefing au Sénat et au Congres, rencontré des officiels de l’USAID (NDT : également une vitrine de la CIA), du département d’État, ainsi que des médias internationaux incluant Al Jazeera et le Washington Post.

http://www.freedomhouse.org/template.cfm? page=115&program=84&item=87

Tout à chacun peut facilement comprendre l’importance donnée par l’administration américaine à ce programme d’entrainement des blogueurs qui est de plus couplé avec des meetings au sénat, au congrès, au département d’Etat, etc…
Le rôle du mouvement Facebook et Twitter comme expression de la dissidence se doit d’être étudié très attentivement à la lumière des liens de quelques organisations d’action civique avec la Freedom House (FH), la NED et le département d’Etat américain. BBC News World (retransmis au Moyen-Orient) citant des messages internet égyptiens, rapporte que “Les Etats-Unis ont envoyé de l’argent à des groupes pro-démocratie” (BBC News World, 29 Janvier 2011)

La confrérie des frères musulmans

Bien qu’il y ait une interdiction constitutionnelle contre les partis politiques religieux, les membres des “Frères musulmans” élus au parlement égyptien comme étant “indépendants”, ils constituent le bloc parlementaire le plus important.
La confrérie musulmane quoi qu’il en soit ne constitue pas une menace directe aux intérêts politiques et économiques de Washington dans la région. De fait, les agences de renseignement occidentales ont un historique de longue durée dans la collaboration avec la confrérie. Le support logistique de la confrérie par les services secrets britanniques remonte aux années 1940. Dans les années 50, comme le dit l’ex-agent William Baer “La CIA a dirigé son support vers la confrérie a cause de la capacité remarquable de celle-ci à renverser Nasser. (1954-1970 : CIA and the Muslim Brotherhood Ally to Oppose Egyptian President Nasser). Ces liens secrets furent reconduits dans l’ere post-Nasser.

Remarques de conclusion

L’éviction de Moubarak est une possibilité pour la politique étrangère US depuis plusieurs années.
Le remplacement des régimes se doit d’assurer la continuité, tout en donnant l’illusion qu’un changement politique conséquent s’est produit. L’agenda de Washington pour l’Egypte a été de “détourner le mouvement de protestation” et de remplacer Moubarak par une autre marionnette obéissante à la tête de l’Etat égyptien. L’objectif de Washington est de préserver les intérêts des puissances étrangères, de conserver l’agenda économique néolibéral qui a servi à appauvrir la population égyptienne.


Du point de vue de Washington, le remplacement de régime n’a plus besoin de l’installation d’un régime autoritaire militaire comme ce fut le cas aux glorieux jours de l’impérialisme américain. Cela peut-être fait en cooptant des partis politiques, incluant des partis de gauche, en finançant des groupes d’action civique, en infiltrant le mouvement de protestation et en manipulant les élections nationales.

En référence au mouvement de protestation en Egypte, Obama a déclaré le 28 Janvier dans une vidéo diffusée sur You Tube : “Le gouvernement ne doit pas se résoudre à la violence”
La question bien plus fondamentale est de savoir quelle est la source de la violence ?

L’Egypte est le plus gros bénéficiaire d’aide militaire après Israël. L’armée égyptienne est considérée comme étant la base du régime de Moubarak. Les politiques américaines imposées a l’Egypte et le monde arabe depuis plus de 20 ans, couplé avec les “réformes du marché libre” et de la militarisation du Moyen-Orient, sont les causes principales de la violence d’État.
L’intention de l’Amérique est d’utiliser le mouvement de protestation pour installer un nouveau régime. Le mouvement populaire devrait rediriger son énergie : établir la relation entre les Etats-Unis et le dictateur. Enlever du pouvoir la marionnette politique des Etats-Unis, mais sans oublier de cibler les vrais dictateurs.
Détruire le processus de changement de régime. Démanteler le système de réformes néolibérales. Fermer les bases militaires US en Egypte et dans le monde arabe. Etablir un véritable gouvernement souverain.

Michel Chossudovsky est professeur émérite d’économie à l’université d’Ottawa et directeur fondateur du centre de recherche sur la mondialisation.

Traduit de l'anglais par Résistance71; Source : Résistance 71; Source originale : globalresearch.ca

mercredi 10 août 2011

REAL DEM asbl, ONG européenne, dénonce la guerre coloniale contre la Libye

Le Réseau des Européens-Africains, d'Africains-européens, d'européens et d'africains pour la liberté et la démocratie (REAL DEM asbl ONG européenne) tient à marquer sa solidarité envers le peuple Libyen et condamne la guerre néocoloniale, l'usage disproportionnée de la force, les bombardements aveugles mené par ces puissances qui ont, depuis des siècles, fait du mal aux peuples de la Terre.
Après avoir, dans l'impunité la plus totale, assassiné les citoyens de Côte d'Ivoire et d'avoir imposé un pantin qui n'est autre qu'un "gouverneur délégué président" sans réel soutien populaire ni légitimité des urnes, les puissances criminelles occidentales, dirigés par les néo-conspirateurs rééditent leur crime contre le peuple Libyen. Ils viennent soutenir un groupe parmi tant d'autres qui n'a de légitimité que le soutien tacite français, britanique et américain, au détriment de la légitimité étatique et constitutionnelle de la Libye, ceci pour la prédation des richesses de ce pays. c'est inacceptable.

Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ce crime de guerre, ce crime contre le peuple Libyen et la manipulation honteuse de la résolution 1973 de l'ONU par la France et la grande bretagne. Par ces actes, les responsables de ces pays n'ont rien à envier à Hitler et le NAZISME qui ont fait tant de mal à l'humanité. Si ces pays voulaient défendre les peuples opprimés, ils devaient commencer par les peuples qu'ils oppriment eux-mêmes dans des pays vassaux comme le GABON, La Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Togo, le Congo Brazzaville etc, ou ils ont installé des dictatures prédatrices et criminelles qui ont paupérisées leurs peuples. Ils maintiennent pourtant ces dictatures par des élections truquées, des forces armées prétoriennes et leurs armées d'occupations sans tenir compte des voix populaires. S'il est légitime au peuple Libyen de chercher une autre voie pour la gestion du pouvoir d'Etat, il ne revient qu'à lui seul de choisir sa voie sans pression extérieure ni guerre d'occupation. De même, la culture démocratique n'est pas l'apanage des peuples arabes au regard de l'histoire de ce grand peuple. Il lui revient de choisir, en toute connaissance de cause, la voie la mieux adapté à son histoire, à son évolution et à sa culture au regard de l'évolution du monde et du concert des nations. Aucun autre peuple n'a le droit d'imposer à un autre sa culture ni ses lois. C'est pourquoi nous considérons qu'il n'est pas dans le droit des néo-conspirateurs occidentaux à mener une guerre injuste et injustifiable que par la prédation annoncée des richesses libyennes.

En tant qu'européens nous ne pouvons pas accepté un tel déni de droit et un tel mensonge.

Nous considérons que tout africain de la diaspora et d’Europe en particulier, tout africain européen (ceux des africains qui ont la nationalité d'un pays européen) tout européen africain (les européens qui aiment l'afrique et s'y installent, ou qui ont acquis la nationalité d'un pays africain par adoption, naissance), ou encore tout européen qui ne veut pas être complice d'une criminalité internationale au nom des prétendus intérêts de l'Europe (alors que c'est pour les intérêts d'un petit groupe néocapitaliste) a un devoir de solidarité et doit apporter son aide à l’Afrique dans son désire de liberté, de démocratie, de paix, d'émancipation, bref d'indépendance au sens large.

En réaction à cette vaste machination qui consiste à confisquer la liberté des africains et museler l'indépendance de l'Afrique REAL DEM demandent aux africains-européens de prendre des responsabilités politiques dans tous les partis politiques de leurs pays d'adoption. En somme, dans leurs fonctions et dans leurs vies de tous les jours, à travers l’ensemble de leurs actions, ils doivent essayer d’apporter leur modeste pierre à la construction de l’indépendance de l’Afrique en s'opposant aux actions prédatrices et criminelles du néoconservatisme occidental contre l'Afrique.

Ces personnes ont trompé le monde en prétextant qu'ils allaient pour installer une démocratie, mais en fin de compte, ils n'ont qu'un objectif: réduire la Libye et ses infrastructures à néant enfin de s'approprier les marchés de reconstruction quand ils auront installé leur larbin au pouvoir. Ils organiseront une prédation des richesses comme ils le font dans d'autres pays d'Afrique.

Le rejet de la récolonisation du continent, de la françafrique et de la détermination des masses populaires africaines à la combattre est une lutte de tous les africains dignes de ce nom. Cette volonté des peuples d’Afrique est pourtant occultée par les principaux médias occidentaux qui s’illustrent plutôt dans la diffusion à profusion des contre vérités des gouvernements néo-conservateurs qui font l’apologie de leurs petites créatures criminogènes qu'ils installent au pouvoir en Afrique. Barack Obama qui avait suscité un véritable espoir d'émancipation de l'Afrique et des africains dans leur droit à la liberté a déçu par des actes contre nature et contre l'Afrique.
REAL DEM asbl demande aux fréres africains-européens, africains-américains de n'apporter aucun soutien politique dans le cadre de tous les scrutins à toute personnalité politique d'europe ou d'amérique, à tout parti politique qui oeuvre pour l'arriération du continent noir, pour le soutien aux dictateurs, pour le soutien à la françafrique,

Comme en cote d'Ivoire nous soutenons la légitime défense du peuple Libyen à combatte tous ceux qui veulent recoloniser l'Afrique. La résistance patriotique contre l'asservissement et contre néo-esclavagisme occidental des Libyens en particulier et de tout les africains en général est un devoir d'honneur et de libération que tous les africains doivent s'approprier. ce combat est celui de toute l’Afrique pour son indépendance et sa souveraineté effective.

C'est pourquoi, Nous, membres du REAL DEM asbl, ONG européenne, rendons un vibrant hommage aux héroïques défenseurs de la souveraineté de la Jamahiriya, mais aussi de la Côte d'Ivoire, et de tous les autres pays africains tombés sur le champ d’honneur. Nous encourageons toutes les personnes éprises de liberté et de démocratie véritables à soutenir cette lutte qui est une lutte pour l'humanité, car la liberté est la condition naturelle de l'être humain. Un humain qui n'est pas libre n'est pas un humain.

John HARRINGTON
porte paroles de REAL DEM asbl ONG européenne